Simian,
groupe britannique hybride né de la rencontre entre mélodies pop sucrées
et électronique hallucinée, nous a accordé une petite interview après
son concert. N’ayant pas eu la chance de voir les voir jouer, je ne
peux pas en dire beaucoup plus.
photo prise
lors du concert de Toulouse - Salle des fêtes de Ramonville
SDEP :
Votre chant est parfois sombre, mystique voire ésotérique. D’où vous
vient cette façon particulière d’aborder le chant ?
On vient tous de petites villes perdues au fin fond de la campagne
anglaise, je suppose que l’influence du calme et de la nature y est
pour beaucoup, à la fois le côté nature et le côté désolé des petites
villes anglaises. Nous adorons la nuit et l’obscurité, les ambiances
mystérieuses. Notre musique reflète cela, et puis elle ne se veut pas
au goût du jour, au contraire on cherche à faire une musique intemporelle.
Vous
semblez attacher beaucoup d’importance au rêve, pourquoi ?
Rêver, sombrer dans le sommeil, c’est dans ces états de perte de
conscience qu’on mélange les idées, les souvenirs, on passe très rapidement
d’une idée à une autre. Ce sont des moments très agréables. On voudrait
les recréer à travers nos chansons. Nous aimons aussi les ambiances
très particulières de certains groupes bulgares aux voix froides et
mystérieuses. On essaie de se rapprocher de ces voix sur certains morceaux.
Que
représente Simian pour vous quatre ?
Simian est comme le cinquième membre du groupe…Une entité…abstraite.
C’est un laboratoire où on s’éclate à expérimenter. Mais la base de
nos chansons est l’écriture pop, nous trouvons une mélodie, puis nous
créons une atmosphère autour. Le but étant d‘écrire des chansons pop
rêveuses et aventureuses. Nous ne voulons surtout pas aliéner les gens
avec du white noise, mais expérimenter tout en restant mélodiques et
accessibles.
Vous
enregistrez sur un ordinateur dans votre studio qui à côté votre appartement.
Cette situation est idéale pour vous ?
Comme nous habitons juste à côté du studio, nous pouvons enregistrer
très rapidement. On utilise un ordinateur, plus que le lieu, c’est la
façon d’enregistrer qui est importante. On peut enregistrer le début
d’une chanson sans même savoir comment elle va finir. C’est très motivant,
enregistrer une chanson nous prend deux jours au plus, il faut dire
que nous n’aimons pas spécialement les sons parfaits, léchés. On se
concentre sur l’idée originelle, nous travaillons de façon très libre,
la spontanéité est primordiale.
Aimeriez
vous composer pour un film ?
Certainement et on l’a déjà fait d’ailleurs. Notre premier concert
était un set sur le film ‘Microcosmos’. C’est génial, on voit tous ces
insectes en gros plan, vraiment fascinant. C’était une expérience incroyable,
en plus nous avons écrit des nouvelles chansons pour ça. On aime beaucoup
les films de David Lynch, à la fois simples et compliqués. L’univers
de Jeunet nous plaît aussi, Delicatessen et Amélie sont fantastiques.
Lorsque
vous écrivez une chanson, vous pensez à l’impact qu’elle aura sur le
public ? Ou vous l’écrivez pour vous ?
Si on commence à se concentrer sur ce que pense la presse, on arrête
d’avancer. C’est peut être mieux de tout ignorer. Tu composes pour t’exprimer,
pas pour faire le morceau qu’attendent les gens, c’est comme ça que
ça marche, non ?
Si
vous n’étiez pas musicien, que feriez vous ?
Peintre, décorateur…
Enfin,
si vous ne deviez garder qu’un seul album, lequel serait-il ?
Le White Album, des Beatles. Car il parvient à rester pop et mélodique
tout en poussant l’expérimentation et l’originalité très loin.