EXPLOSIONS
IN THE SKY, les combattants texans du post rock livrèrent un concert
épique et monumental à la guinguette pirate, à paris, le 22 septembre
dernier….Rencontre dans le van néerlandais qui leur fait traverser
l’Europe.
SDEP :
Alors, comment se passe cette tournée européenne ?
Munaf
Rajani : C’est franchement extraordinaire. Ça fait plus 2
de semaines qu’on est en Europe et chaque ville, chaque show, étaient
géniaux. Nous avons rencontrés des gens extraordinaires, notamment
hier à Nantes.
SDEP :
Comment les gens réagissent-ils en vous voyant sur scène ?
Michael
James : C’est différent de ce qui se passe aux Etats-Unis.
Là bas, tout le monde parle pendant les concerts, même s’il s’agit
d’un groupe calme comme Low ou American Analog Set.
Christopher
Hraski : Même en Grande Bretagne, dont on avait eu des mauvais
échos ; le public nous a donné une attention toute particulière.
Quand nous jouons calmement, le public attend la prochaine montée
en puissance.
SDEP :
Vous êtes sur la même mailing liste, justement, que American Analog
Set. Racontez nous un peu cette histoire selon laquelle, ce sont eux
qui vous ont présenté au label Temporary Residence.
Munaf:
Le bassiste de American Analog a envoyé une démo au label sans
nous en parlé. Jeremy Devine (NDLR : patron de Temporary Residence)
a du aimé la cassette et nous a appelé le lendemain en nous demandant
d’aller faire des enregistrements en studio.
Mark
Smith : Le claviériste de AAS est venu avec Jeremy enregistré
les titres, et hop.
SDEP :
Vous avez été surpris d’être signés ?
Michael :
Bah, on a été surpris qu’un label nous parle de notre démo, alors
qu’on avait jamais rien envoyé à personne !
Munaf :
C’était comme un rêve éveillé.
Michael :
Quand on a réalisé que ce n’était pas qu’un rêve, on s’est dit :
‘ouah, c’est complètement fou !’
Munaf :
Et puis, nous adorions ce label, ce qui ne faisait qu’augmenter notre
enthousiasme.
SDEP :
Sur votre livret, un avion est dessiné. En dessous est ecrit ‘This
plane will crash tomorrow’. Quand les avions se sont écrasés sur les
tours du WTC, qu’avez vous pensez ?
Mark :
Heureusement il n’y aucun rapport entre l’art et la réalité, entre
cette pochette et ce qui s’est passé. Nous avons été choqué, ébranlé,
comme tout le monde.
Munaf :
C’était le premier jour d’une tournée pour nous. On venait de
quitter Dallas pour Austin et nous dormions. Le colocataire de Christopher
nous a appelé et sommé d’allumer la télé. Nous avons annulé notre
date ce soir là.
Christopher :
Nous avons compris que tout allait changer. Nous ne sommes pas fans
de Bush, loin de là, et ces décisions nous paraissent parfois totalement
incohérentes. Il a réussi à convaincre un bon nombre d’Américains
que les terroristes étaient tout noir. Or on ne peut pas dire qui
est le vilain et qui est le gentil. Rien est si noir ou si blanc.
Les Américains se sont simplement aperçus qu’ils n’étaient pas seuls
au monde.
SDEP :
Pensez-vous jouer du post-rock ?
Munaf :
On sait pas vraiment en fait. Tout dépend du sens qu’on donne à post-rock.
Je pense que cela signifie jouer une musique instrumentale et atmosphérique
avec des instruments habituels.
Mark :
Non, non… c’est plutôt essayer d’aller plus loin dans la musique et
de dépasser le carde habituel couplet-refrain-couplet, ne plus faire
des ‘chansons’. C’est également avoir un son qui va au delà de celui
du rock dans son intensité. Dans ce cas là, alors, oui, on fait du
post rock, même si c’est un terme avant tout journalistique.
SDEP :
Vous êtes anxieux de jouer à Paris ?
Christopher :
Pas du tout. Ce qui fait drôle c’est jouer sur cette jonque, ça
tangue et c’est penché…
Munaf :
Oui, mais ça donne une impression de lévitation qui se prête bien
à notre musique….