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Une Interview avec GRANDADDY
28 Novembre 2003, Havana Cafe, Toulouse, Fr
Interview avec Aaron (Batteur) et Tim (Clavier)
questions : Kokosnoot, SEB WOOd et Barbara H
Transcription : Barbara H, Traduction : Kokosnoot


         

Kokosnoot : Quelle est l'importance de l'influence de Modesto, Californie, dans votre musique?

Tim : Et bien, c'est une région agricole de la Californie, à une heure et demi de San Francisco, à 300 miles de Los Angeles, et la ville est très différente des autres villes de Californie : il ne se passse pas grand chose, il n'y a pas beaucoup de clubs où jouer. Nos débuts ont été assez lents, on a joué dans la région, sans vraiment en sortir... alors oui, l'endroit où nous avons commencé a vraiment déterminé la façon dont nous avons débuté... La plupart des chansons traitent de cet environnement, de ce qui se passe dans la vie de tous les jours à Modesto.

KKSNT : On est très loin de la Californie bien-connue, LA...

Tim : C'est très différent, oui. Ca ressemble plutôt à une ville du Middle-West, vraiment, plutôt qu'à la Californie. Le positif, c'est que sommes assez près de San Franscico et Los Angeles pour les connaître... en profiter, sans avoir à y vivre. On est tout près de San Francisco, on a une belle région, et on peut y aller facilement si on le désire...

Aaron : en fait, le meilleur point de départ pour mieux connaître la région est de lire ce célébre roman, une des meilleures pièces de la littérature américaine, "Les raisins de la colère", de John Steinbeck... la région où s'installent les travailleurs émigrants est à peu près la notre. La principale période de peuplement s'est étalée de 1929 à 1935, pendant la dépression, l'économie s'était complétement effondrée et beaucoup de fermiers du Middle-West ont du s'exiler vers la Californie pour travailler dans des fermes... voilà comment notre région s'est créée... c'est pour ça que ça ressemble plus au Middle-West qu'à la Californie. Il subsiste même un léger accent du sud, une intonation du sud, qui laisserait supposer que les gens viennent d'Oklahoma, mais ils ont bel et bien grandi en Californie. C'est une drôle de région, pas vraiment un coin à visiter.

KKSNT : Aujourd'hui, c'est toujours une région agricole ?

Tim : Oui, il y a beaucoup d'agriculture

Aaron : c'est une ville de l'industrie agro-alimentaire, avec des usines, des usines qui transforment les produits de l'exploitation agricole en nourriture, en sucre, en fleurs, en putain de coton, en riz... c'est le coeur de notre économie... en fait, c'est une grosse ville, 220 000 habitants, mais c'est mort.

KKSNT : Quels auraient été vos emplois sans la réussite de GRANDADDY ?

Aaron : Rien d'exceptionnel (rires) on aurait probablement fini dans des usines ou des entrepôts...

KKSNT : Avant de gagner de l'argent avec GRANDADDY, vous étiez à l'usine ?

Aaron : On ne gagne pas d'argent...

Tim : on a fait d'autres trucs. Kevin... 

Aaron : Kevin était peintre, Jason était...

SEB WOOd et Barbara H font une entrée fracassante dans le tour bus de GRANDADDY et interrompent l'interview

SWd & BH : désolés !

KKSNT : Quelles influences musicales aviez-vous à Modesto ?

Aaron : Ce serait trompeur, car de nombreuses choses nous ont guidés, et beaucoup n'ont rien à voir avec la musique ... c'est... un vieux type qui marche dans la rue, un chien... des influences aussi révélatrices que le fait d'avoir écouté NEIL YOUNG quand j'étais jeune, ou ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA ou je sais pas quoi... tout ça n'est rien devant l'influence des livres, des films et de la vraie vie... c'est ça notre influence.

BH : Pourquoi le thème de l'homme face à la technologie est-il moins développé dans "Sumday" ?  

Tim : Quand on a enregistré "The Sophtware Slump" c'était une période où il se passait beaucoup de choses en Californie, autour de... le phénomène dot com explosait... il y avait beaucoup de personnes qui quittaient la baie de San Francisco pour notre région parce qu'elles n'avaient plus les moyens d'y vivre, et construisaient de nouvelles maisons, c'était une sorte de déferlante.... j'imagine que c'est ce qui se passait quand on a enregistré l'album, et que c'est pour ça que...

Aaron : et puis on est passé à autre chose

Tim : le nouveau disque traite plus de ce qu'on vit aujourd'hui, il est plus représentatif du groupe en 2003

BH : Ca devait être un double album ?

Tim : Il devait y avoir deux parties...

Aaron : les mêmes chansons, mais réparties en deux disques, en fait, on n'a ni retiré ni ajouté de chansons. Ca devait être deux ambiances, un disque calme et un plus rock. Quand Jason a mixé les titres, il les a tous enchaînés pour les faire écouter, et cet ordre a plu, sur un seul disque... donc, en fin de comptes, on aurait pas du annoncer le double CD en premier lieu. (rires) Parfois des gens disent que c'est notre label qui a refusé, mais non...

BH : Je pensais que c'était ce qui s'était passé...

Aaron : Non, notre label ne nous dit pas ce que nous devons faire,

Tim : c'est nous qui leur disons quoi faire !

Aaron : on aimerait bien ! (rires) on se laisse tranquilles, mutuellement.

SWd : A travers le thème central de l'album - retour à la vie à la campagne, fuite de la vie citadine, et au delà, le pouvoir de l'homme contre celui de la machine - les paroles attribuent souvent des sentiments aux robots et aux machines, croyez-vous que c'est quelque chose que nous faisons de plus en plus aujourd'hui ?

Aaron : Je pense que c'est un truc de gosse, vous savez, les enfants se font des amis des objets, et leur attribuent des émotions... je ne sais pas... c'est un moyen de donner vie, ou de personnaliser les choses...

SWd : Des chansons comme "I'm on Standby" ou "I'm OK with My Decay" ressemblent à des pamphlets critiquant la société moderne...

Aaron : Je pense que c'est plus du domaine de l'introspection que de la condamnation de la société... c'est plus personnel... je ne pense pas que Jason ait voulut en faire de grandes déclarations, je pense qu'il s'agit de mises au point personnelles, vraies pour lui, mais également vraies pour d'autres, toujours sur un plan personnel.

SWd : Je pense que GRANDADDY a acqui un nouveau statut de groupe avec cet album, et des chansons comme "Now It's On" ou "The Final Push to the Sum"...

Tim : Je ne savais pas que nous avions changé de statut, je n'en suis pas sûr...

Aaron : on a l'habitude de faire les choses progressivement, étape par étape... alors, c'est difficile à dire...

Tim : on ne fait pas beaucoup de projet à long terme, on s'occupe de notre quotidien... on ne prévois pas vraiment, on... fait juste les choses.

Aaron : je ne sais pas...

BH : Est-ce que "The Group Who Couldn't Say" est une reflection sur le groupe aujourd'hui et son évolution ?

Aaron : Non, c'est au sens premier, c'est une histoire... c'est à propos de gens chez eux qui ne prêtent aucune attention à ce qu'ils vivent, et au monde autour d'eux.

SWd : Je pense que ça a été interprété comme introspectif...

Aaron : Je pense que c'est possible... on n'est pas des types compliqués... on n'a pas été étudiants... on n'est pas stupides (rires) mais on n'est pas si... comment vous dites ? (rires)

SWd : Est-ce que vous feriez un album d'été?

Tim : Un album d'été ?

SWd : Oui, un truc simple, facile, pour l'été...

Aaron : Pas vraiment... je veux dire, on vient de Californie, nos hivers ne sont pas trop durs, et on vient presque tout le temps en été... ça doit transparaître dans les chansons... on adore le soleil.

KKSNT : Dans le clip de "Now It's On" vous jouez devant un public de jouets, sous le contrôle de savants fous ; c'est comme ça que vous vous voyez ?

Aaron : Je pense que nous sommes quelque part entre le gamin et le savant... c'est bon de se conduire comme un gamin... je regrette qu'on ne le fasse pas plus souvent...

SWd : Qu'est-ce que vous faisiez avant le premier album ?

Aaron : On jouait déjà de depuis sept ans, putain.

Tim : oui, on a eu des débuts très lents... le groupe existait depuis longtemps avant même la sortie du premier album, on beaucoup tourné dans notre coin, traîné... fait plein d'enregistrements

Aaron : des tas et des tas d'enregistrements, des tas de concerts...

Tim : on a fait ce que n'importe quel autre groupe fait, finalement...

Aaron : conduire le camion, essayer de le réparer sur le bord de la route, où qu'on se trouve... on joue ensemble depuis... Kevin et moi depuis 91 ou 92, et Tim et Jim depuis 95, alors... on est un groupe depuis tout ce temps-là, ça n'a été que studio, répétitions...

SWd : Vous vivez toujours à la campagne ?

Tim : Non, je vis à Modesto. Il (Aaron) habite juste au sud de Modesto, on n'habite pas à la campagne, mais aimerait bien.

Aaron : j'habite près de la campagne... quand j'étais jeune, c'était la limite de la ville, aujourd'hui encore, mais il y a beaucoup plus d'habitations autour... je pouvais prendre mon vélo et être dans la campagne en cinq minutes...

SWd : Est-ce que l'attaque du 11 septembre vous a affectés ?

Tim : Je ne pense pas directement, mais indirectement, oui, c'est sûr.

Aaron : absolument, et bien plus qu'on ne pourrait le croire, en particulier en perturbant notre belle administration...... c'était un choc pour le monde entier, je ne pense pas pouvoir l'oublier, au delà de l'attaque, c'est le fait de savoir que tout est différent, personne n'est en sécurité, personne ne fait plus ce qui est juste, tout le monde fait n'importe quoi... le monde est... salement niqué! 

SWd : De quoi traite "Wives of Farmers" ?

Aaron : On a grandi dans une région fermière... avec des copains qui vivaient à la ferme, on sait ce que ça représente d'être une femme de fermier, qui est le héros méconnu de la ferme, vous savez, la fermière... peut-être qu'elle ne va pas dans les champs de coton et qu'elle reste à la maison, mais elle élève ses enfants et traverse des épreuves de la vie qu'un femme citadine ne soupçonne même pas... on a un grand respect pour la culture agricole et pour cette importante image matriarcale...

SWd : Pourquoi ne figure-t'elle pas sur "The Sophtware Slump" ?

Aaron : C'est une de ces petites chansons... vous savez, une petite chanson... Jason écrit beaucoup, c'est toujours difficile de choisir les titres qui méritent d'être développés, ceux qui deviendront des faces B, ou rien du tout. c'est juste une de celle qui étaient trop simples... C'est une face B pour nous, mais on aime bien les faces B.

KKSNT : Vous devriez un album de face B, quelque chose d'annoncé, pas une compilation : et maintenant l'album de faces B

Tim : Vous savez on a été un peu coincés parce que dès qu'on a fini l'album, on est partis sur la route alors qu'on avait des tonnes de chansons dont on aurait aimé faire des faces B... 

Aaron : mais on n'est pas rentrés avant Mars, donc malheureusement on n'a pas eu le temps travailler nos faces B, mais dès que cette tournée se calme, on va rentrer en studio pour les enregistrer.

Tim : leur trouver une maison

BH : Vous avez toujours votre propre studio ?

Aaron : oui, toujours.

SWd : Que pensez-vous aujourd'hui de vos premiers disques ?

Tim : errrr

SWd : Je les trouve très bien (rires)

Aaron : Sans prétention, j'aime nos albums mêmes s'ils sont pleins d'erreurs, même si certains, les plus anciens, ne sont pas nos meilleurs travaux, ils ont une vraie identité... on savait déjà ce qu'on faisait à cette époque... et ça continue.

BH : Avant la sortie de "The Sophtware Slump" vous avez envoyé à votre label un disque qui n'était pas vraiment du GRANDADDY...

Tim : C'était du GRANDADDY, mais c'était un disque bidon qu'on avait fait...

Aaron : c'était juste avant qu'on envoie "The Sophtware Slump", c'était une réponse à tous les coups de fil pressants que nous recevions... Jason, Jim et Tim on fini par passer trois jours à enregistrer ce truc, passer la soirée dans des bars, et retourner en studio toute la nuit pour accoucher de cette mascarade...

Tim : on a toujours voulu en faire quelque chose, mais on n'a jamais vraiment su quoi...

Aaron : on ne pouvait pas le sortir comme un disque de GRANDADDY parce que c'est trop tordu...

Tim : alors on lui a donné un nom bidon, c'est du GRANDADDY mais ça s'appelle "Arm of Roger"

Aaron : c'est drôle, très drôle... je n'y ai pas participé, j'ai suivi ça de l'extérieur... on aurait dit du WEEN en plus gras...

Tim : et pas aussi bon que WEEN!

Aaron : pas aussi inspiré ni aussi bon que WEEN, mais parfois le soir il faut quelque chose de rigolo pour faire la fête, et oui, c'est marrant.

BH : Quand se termine la tournée ?

Tim : On a encore deux semaines avant de faire une première véritable pause

BH : Juste une pause ?

Tim : On reprendra la route en Amérique mi-février, ça nous laisse deux mois off. C'est la plus longue pause qu'on ait eu en un an, je l'attends avec impatience...

Aaron : je me demande même ce que je vais faire quand je vais me retrouver tout seul (rires)

KKSNT : Votre contrat avc V2 restreint-il votre liberté artistique ?

Tim : quand on a signé avec eux, on leur a dit : "ne venez pas nous faire chier à nous dire ce qu'on doit faire"

Aaron : mais gentillement (rire)

Tim : oui

SWd : Vous êtes devenus un groupe majeur avec ce disque, tout au moins en France

Tim : tant qu'on monte, et qu'on ne redescend pas... c'est pour ça qu'on continue... je ne pense pas qu'on soit devenus si important...

SWd : Vous êtes vous joué par des radios nationales ici

Aaron : Ca veux dire qu'on va recevoir un chèque ! (rires) 

Tim : quand on va rentrer on va pouvoir dire à tout le monde qu'on est des stars en France... parfait !

Aaron & Tim : merci la France !

SWd, KKSNT & BH : merci !

 
 
Interview with GRANDADDY

28 Novembre 2003, Havana Cafe, Toulouse, Fr
Interview with Aaron (drums) and Tim (keyboards)
by Kokosnoot, SEB WOOd and Barbara H


         

 

KKSNT : Hi! I was wondering how your backgrounds, living in Modesto, California influenced your music...

Tim : Well, it's in an agricultural part of California, which is about an hour and a half from San Francisco, 300 miles away from LA and it's quite a lot different from other cities in California, there's not a lot going on, there are not many venues to play at, so, it was a real slow start for us, we just kinda played around the area, didn't really get out much... so yeah definitely the way the band was formed had a lot to do with the fact that we're from that area... Most of the songs are about the area where we're from, what goes on in the everyday life of Modesto.

KKSNT : It's very different from the California we know, LA...

Tim : it's a lot different, yeah. It's more like a Middle-Western town, really, than a California town. What's nice about it is that we're close enough (of San Francisco & LA) to know those things... we can go and experience them without having to live there. It's pretty close to San Francisco and we have a beautiful area and we can go to San Francisco quite easily if we need to...

Aaron : actually, a good starting point if you want to know more where we're from is to read the famous American book, one of the best of American litterature, "Grapes of Wrath" by John Steinbeck... the area where the migrant workers end up is kind of our area. The bulk of the settlement of our area was between 1929 and 1935, during the depression, the economy was really bad and there was a huge drop and all the people who had farms in the Middle West moved out to California to work in the farms there and tha's kind of how our area was settled... that's probably why it feels more Middle-Western than Californian. There's still a southern accent, a southern twang in the area, it makes people sound like they're from Oklahoma but they were born and raised in California. It's a weird area, not a really nice place to visit.

KKSNT : is it still an agricultural area nowadays ?

Tim : yeah there's a lot of agriculture that goes on

Aaron : it's a food processing town, full of factories, full of agricultural processing, places where they turn raw agricultural products into food, sugar, flower, fucking cotton, rice... that's the bulk of our economy... it's actually a big town, 220 000 people, but it's still real dead.

KKSNT : What would your jobs have been if you hadn't been successful with GRANDADDY ?

Aaron : nothing spectacular (laughs) we'd just probably be working in factories and warehouses and stuff like that...

KKSNT : Before making money with GRANDADDY did you have to work in factories ?

Aaron : we don't make any money...

Tim : we did other things. Kevin... 

Aaron : Kevin did screen-painting, Jason was a...

"SEB WOOd and Barbara H gloriously enter GRANDADDY's tour bus and interrupt the interview"

SWd & BH : sorry!

KKSNT : What kind of musical influences did you get in Modesto ?

Aaron : that would be misleading because out of the many things that have guided our band, a lot of them don't have anything to do with music... you know it's... an old guy walking down the street, a dog... that stuff influences you as much as the fact that i listened to Neil Young when I was younger or ELO or whatever... that stuff is honestly inconsequential compared to books and movies and real life... that's the influence

BH : why is the "man versus technology" theme less present in Sumday ?  

Tim : When "The Sophtware Slump" was done it was a period of time when things were going on in California, there was a lot... the dot com thing going on... there was a lot of people moving in from San Francisco Bay area into our area because they couldn't afford to live in the Bay area anymore and they would build houses and it was kind of overwhelming.... i'm gonna go and guess that it was a lot of what was going on when the album was done, when we recorded and that's why we had that...

Aaron : We just moved on to other stuff

Tim : The new record is more about what we're doing now, it's more representative of the band in 2003

BH : it was supposed to be a double album...

Tim : it was going to be two parts...

Aaron : same songs but split onto two cds, so we didn't take away or add any songs, it was just goign to be a kind of a mood thing, a mellow one and a more rock one. Jason mixed and sequenced them for a reference listening and they liked how it was sequenced, all on one disc... so, ultimately, we should just not have mentionned the double cd thing in the first place (laughs) Sometimes people go out and say "the record label didn't let you do it" but no...

BH : i thought that that was what had happened...

Aaron : no the record label doesn't tell us what to do

Tim : we tell them what to do

Aaron : we wish! (laughs) we just leave each other alone

SWd : to come back to the central theme of the album, escaping the life of the city to the open country and basically manpower versus technology, in the lyrics you often give feelings to robots and hardware, do you think it's something people tend to do nowadays ?

Aaron : I think it's a kids' thing, you know kids make friends with objects and they put emotions into inanimate things... i don't know... it's a way of personalizing something or giving life to something...

SWd : songs like "I'm on Standby" or "I'm Ok with My Decay" seem to me like pamphlets about modern society...

Aaron : I think it's more introspective than condemning the society... it's more personal... i don't think Jason meant them to be big vast statements, i think they're just little statements that are personal for him and for other people as well

SWd : i think that another theme on the album is that GRANDADDY's status as a band has changed and i feel like songs like "Now It's On" or "The Final Push to the Sum" show this evolution...

Tim : i wasn't aware that our band's status had changed, i'm not sure...

Aaron : Our whole deal has always been to step things progressively, a little step at a time... it's hard to say, we don't...

Tim : ...take a lot of stock in planning for the future, we just get on with what we're doing... we don't look around a lot, we just kinda... do stuff.

Aaron : i don't know...

BH : Is "The Group Who Couldn't Say" a reflexion on the band you are now and who you used to be or is it more...

Aaron : no, it's litteral, it's a story song... it's more about people in their homes who are not paying attention to what they could be experiencing in the world

SWd : i think everyone has interpetated it as self-analysis...

Aaron : I guess you can but... we're simple folks... none of us is a students, we never went to college... we're not stupid (laughs) but we don't think we're that ultra err... what's it called ? (laughs)

SWd : did you want to do a sort of Summer album ?

Tim : A Summer album ?

SWd : yeah an album that's easy to listen to in the Summer...

Aaron : not specifically... i mean, we are from California, our winters are not deep winters and we spend a lot fo our life in the summertime... so that's gonna come up in songs... we love the sun.

KKSNT : on the "Now It's On" video you're performing in front of an audience of toys under the control of a weird scientist... is it the way you feel? like a weird experiment ?

Aaron : i think we're somewhere between a little kid and a scientist... it's always good to act as if you were a little kid... i wish i was able to think like that more often...

SWd : What did you do before the first album ?

Aaron : we fucking played for seven years

Tim : yeah, we got a real slow start... we were a band for quite a while before the first album even came out and we just played around our hometown, just messed around... we did lots of recordings

Aaron : lots and lots of recordings, lots of shows...

Tim : just did whatever every other band thata starts does, you know...

Aaron : driving around in a van, trying to fix it on the side of the road, wherever that is... we've just been playing music together since... me and kevin and jason since 91 or 92, and then with Tim and Jim since 95 so... we've been a band for that long, there's always been studios and practice sessions...

SWd : do you still live in the open country ?

Tim : no, i live in Modesto. he lives in ??? which is just south of Modesto, we don't live in the country, but we'd like to.

Aaron : I live near the country... when i was younger it was like on the outskirts of town now it's still kinda on the edge of town but there's a lot more housing around... i could grab a bike and be in the country in five minutes...

SWd : did the Twin Towers attack affect you ?

Tim : i don't think directly but indirectly, sure

Aaron : absolutely, in more ways than you could think, including the messing up of our great administration... there was a worldwide shock i don't think i've really ever come out of it, it was not just the attack it was knowing that everything's fucking different, no one's safe no one's gonna do the right thing, everybody's gonna fucking do the exact wrong thing... the world is... fucked! 

SWd : I had this question about "Wives of Farmers"...

Aaron : we grew up in this farm area and it has all these qualities... we've all grown up with friends living in farms, we know what it takes to be a farmer, and the unsung hero of the farm is, you know, the woman... maybe she doesn't go in the cotton fields and stuff but she's at home, bringing up kids and going through hardships that a suburban woman would never even imagine... we have a very heavy respect for the agrarian culture and the matriarch of that is a strong thing...

SWd : we really like that song, why didn't you put it on "The Sophtware Slump" ?? 

Aaron : it's just one of these little songs... you know it's a little song and... Jason writes a lot of songs, it's always hard to figure out which ones are going to get treatment, which ones are going to be b sides, which ones are never going to be anything. that's just one of the ones that were too simple... it's a b-side song for us. But we love the b sides too.

KKSNT : you should release a b-side album. not released b-sides, something planned: "now, we're going to do the b-sides album"

Tim : you know we kinda got fucked because as soon as we finished the record we were out on the road and there's tons and tons of songs we would have liked to record for b sides... 

Aaron : but we haven't been home since March, so unfortunately we have never been able to do the b side treatment but as soon as this tour slows down we're gonna go into the studio and record them

Tim : find a home for them

BH : Did you always have your own studio ?

Aaron : yeah, always

SWd : in retrospect what do you think of your first albums ?

Tim : errrr

SWd : I think they're very good (laughs)

Aaron : without any ego lustering, i really like our records and they're full of mistakes and some of the recordings, especially the early ones are not the best recordings out there but there's definitely character to them... we knew what we were doing even fucking way back so... we're keeping it going.

BH : before you released "The Sophtware Slump" you sent the label a cd that wasn't really GRANDADDY...

Tim : it was GRANDADDY music but it was a fake cd that we made...

Aaron : it was right before we sent the sophtware slump it as a matter of too many phone calls asking about the record... so it ended up Jason and Jim and Tim got wasted for like three days and recorded the whole thing, they would go back in bars in the evenings and they would go back in the studio at night and this ended up with this fucking travesti...

Tim : we've always wanted to do something with it but we didn't know what to do...

Aaron : we couldn't release it as a GRANDADDY album because it's so fucked...

Tim : so we came up with a fake name, it's a GRANDADDY record but we called it "Arm of Roger"

Aaron : it's funny, it's really funny... i wasn't on it so i can look at it as an outsider... it's a bit like Ween but more farty...

Tim : and not as good as Ween!

Aaron : not smart and not as good as ween but soemtimes at night you need something funny to get the party going and, yeah, it's funny

BH : when will the tour end ?

Tim : we have two more weeks and we get our first proper break 

BH : it's just a break ?

Tim : we're gonna go back on the road in America in the middle of February so we'll have a couple months off. and it's the most we've had in a year, i'm looking forward to it...

Aaron : i don't even know what the fuck i'm going to do all by myself (laughs)

Tim : i think i do...

KKSNT : did your signing with v2 change anything regarding artistic freedom ?

Tim : that was always part of signing with them: "don't fucking tell us what to do"

Aaron : but in a nice way (laughs)

Tim : yeah

SWd : I think you've become a big band since the last album, in a way, in France at least

Tim : as long as we're going up and we're not going backwards... that's why we keep doing that you know... i wouldn't say that we're a big band by any means...

SWd : well your music is played on national radios here...

Aaron : well this means they need to send us a check! (laughs) 

Tim : when we go back home we can tell everyone we're big in France... alright! i think France is like the second best... 

Aaron & Tim : thank you, France!

SWd, KKSNT & BH : thank you!

 
 
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