La douceur d'une
fin d'après-midi de printemps, un drink au bar d'un hôtel cosy de Saint-Germain-des-Prés :
sous le pont Mirabeau coule la Seine mais le temps s'arrête pour Céline
Dijon. Charme et distinction : la muse des Sans-Culottes et chanteuse
extraordinaire (en français dans le texte), est venue passer quelques
jours de repos à Paris; So chic !
« Il
y a eu à New York au milieu des années 90 une sorte de découverte de
la pop française, peut-être amorcée par la reprise de Bonnie and Clyde
par Luna avec Laetitia Sadier. Clermont Ferrand, qui a grandi à Detroit,
a toujours été branché par la musique française des années 60. Il a
formé les Sans-Culottes avec Kit Kat Lenoir et Jean Luc Retard à New
York vers 98. Au départ c'était vraiment un groupe de potes. Ils faisaient
des reprises de France Gall, Dutronc… Je suis la dernière à avoir rejoint
le groupe. Maintenant on joue principalement nos propres compositions.
Tous nos morceaux sont écrits par Clermont et moi-même pour les paroles
et par Cal D’Hommage (guitare) pour la musique.
On s'est vraiment focalisé sur notre truc, mais on veut pas être réduit à un tribute-band, même si cette expression peut aussi concerner des groupes très pointus. C'est marrant parce que quand on y pense la plupart
des tubes yéyés étaient en fait des adaptations de chansons américaines.
Quand j'entends "Ho what a night ", je peux pas m'empêcher
de penser à " Cette année-là " de Cloclo. Ce qu'on fait avec
les Sans-Culottes, c'est une espèce de boucle qui se boucle, un retour
aux racines. »
Un mode d’expression pourtant très créatif, comme le confirme l’écoute
de leur troisième album, Faux Realism.
« C’est notre premier disque à être vraiment distribué. On l’a
enregistré avec Mike Andrews, un type qui a fait beaucoup de musiques
de films. On repart chez lui à Los Angeles en mai pendant deux semaines
pour enregistrer un quatrième album. On aime bosser avec lui parce qu’il
a du matériel vintage, 100% analogique et qu’on veut éviter le pro-tool.
L'album devrait sortir début 2004. »
Au-delà du travail de studio, c’est véritablement sur scène que
toute la personnalité du groupe s’exprime.
« Pour
l'instant, on n'a fait des concerts qu'aux Etats-Unis et au Canada.
On a beaucoup joué à New York. Les français la-bas nous adorent, mais
dans l’ensemble le public y est un peu blasé. Dès qu’on sort de New
York, en revanche, c'est la folie, d'autant qu'on voit vraiment le concert
comme un truc pour s'amuser, danser, rigoler. On met en place des petites
mises en scène marrantes : les guitariste, batteur et bassiste commencent
par jouer seuls une petite intro instrumentale, puis nous les trois
chanteurs entrons en scène… On raconte des blagues entre les morceaux,
avec un faux accent français très exagéré. Certains dans le public croient
d'ailleurs qu'on est vraiment français. On a des titres faciles à comprendre,
des refrains faciles à reprendre en chœur, comme Ecole de Merde, donc
en général le public réagit très bien. On a joué avec des groupes comme
Electric 6 et les Detroit Cobras. On les connais pas vraiment bien,
mais comme Clermont est originaire du Michigan, ya une connexion avec
les groupes de Detroit.
Une de nos musique a été utilisée pour une pub HP. C'est très lucratif.
Si on vendait deux morceaux par an pour la pub, on pourrait vivre que
de ça. Malheureusement ce n’est pas le cas, il nous faut donc prévoir
tous ensemble des vacances pour pouvoir partir en tournée, ce qui est
très compliqué. Ceci dit on a peut-être un plan pour jouer en Grêce
cet été. Ca serait très bien. Il paraît que les grecs nous adorent. »
photos
/ interview : FunkyElvis : funkyelvis [@] soitditenpassant.com
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