Jacqueline me reçoit très gentiment chez
elle dans sa maison en banlieue parisienne pour un goûter / interview
. Nous nous installons dans son home-studio autour d’un soda et
de quelques biscuits tunisiens avant de commencer à discuter de
ses premiers pas dans le show-business, du succès à 18 ans,
de la disparation des slows dans les discothèques… et bien
sûr de son nouvel album : « Jacqueline is back » !
LE POP: Jacqueline, tout d’abord,
une des premières choses qui m’ait surpris après
avoir découvert tes premiers disques, c’est le fait que
tu sois auteur compositeur interprète et que tu joues de la guitare.
Alors comment est qu’une une jeune fille de 18 ans a pu s’imposer
face aux maisons de disques à cette époque ?
Jacqueline Taieb : Alors d’abord, ce n’est
pas moi qui joue de la guitare sur mes morceaux, j’utilise la
guitare pour composer mais ce n’est pas moi qui joue sur mes chansons.
Je joue suffisamment bien pour écrire et composer mais pas pour
enregistrer !
Si tu veux
que je te raconte ma vie artistique depuis le début …vers
12 ans, mon père m’a acheté une guitare car c’était
l’objet qui me faisait le plus fantasmer et…chose miraculeuse…
j’avais un voisin qui en jouait très bien . Il a été
super, il m’a appris les accords et tout… J’ai très
vite appris les bases et surtout, j’ai très vite eu envie
de composer des chansons qui était dans le « trip »
du moment : des chansons soit romantiques, soit rock… j’étais
très influencé par les Who, Hardy, Hallyday, mon grand
amour, c’était Elvis…et ce que je faisais c’était
un mélange de tout ça. Et puis vers 16-17 ans, j’emmenais
ma guitare partout avec moi pour jouer les tubes de l’époque
et également mes propres compositions dont « 7h du matin
»…et j’ai rencontré Rolande Bismuth qui était
alors la directrice artistique de Michel Fugain. Elle a écouté
et m’a proposé de faire un disque. Mais au début,
je n’avais pas envie de chanter, je voulais composer pour les
autres… J’avais fait « 7h du mat », «
La fac de lettres », j’étais dans un créneau
un peu « déconneur » et il faut croire que ça
leur a plu !
LE POP: Et ce tout premier 45 T «
7h du mat », tu l’as enregistré en Angleterre, c’est
toi qui voulais aller là bas ?
Jacqueline Taieb : Non, à ce moment là,
je faisais des études d’anglais, et il y a toujours eu
ces 2 passions dans ma vie l’anglais et la musique. Actuellement,
je suis encore prof d’anglais pour des enfants ! C’est le
directeur artistique de Festival avait choisi comme arrangeur Jean Bouchéty.
LE POP : C’était également
l’arrangeur de Polnareff ?
Jacqueline Taieb : Tout à fait ! Et il travaillait
souvent avec des musiciens anglais. Alors quand ils m’ont annoncé
qu’on allait enregistrer à Londres, pour moi c’était
extraordinaire. Je me rappelle très bien du studio, immense,
avec une énorme console. Et à l’époque, on
enregistrait pratiquement dans des conditions de live.
LE POP : Et tu n’étais pas
trop impressionné par tout ça ?
Jacqueline Taieb : Non, ils étaient sympas
avec moi…j’étais plutôt enchantée…mais
d’ailleurs les petites françaises étaient très
appréciées, c’était très chic ! Et
puis j’étais très jeune aussi et je crois qu’ils
étaient assez étonnés de voir une petite jeune
qui arrive et qui chante ses chansons en français !
Et parmi les musiciens, on dit qu’il y avait de vraies stars,
Jimmy page, je crois !
LE POP: On sent que c’est très
bien joué et très bien orchestré
Jacqueline Taieb : oui, cela dit, Jean Bouchéty
avait tout écrit sur ses partitions à la croche près…la
basse, la batterie… En plus, interprété par d’excellents
musiciens !
LE POP: Et pour la direction des voix,
pour ton interprétation ?
Jacqueline Taieb : Ecoute ce qui était
absolument génial avec Jean Bouchéty, c’est qu’il
a conservé les ¾ des idées d’arrangement
que je lui avais chanté ; par exemple des plans de cuivre dans
« La fac de lettres », ou « La 1ère à
gauche » et il les a presque tous respecté. Il avait son
petit dictaphone, je lui avais joué les chansons à la
guitare et il avait tout enregistré. A l’époque,
on ne faisait pas de maquettes comme maintenant !
En fait, tu avais beaucoup
de liberté et de contrôle sur tes chansons. J’avais
l’impression qu’à l’époque, les rôles
étaient beaucoup plus séparés entre le compositeur,
l’auteur, l’arrangeur et l’interprète.
Ah mais pas du tout ! C’est plutôt maintenant que c’est
devenu cloisonné…quand tu vois la Star Academy et tout
le reste… Jamais, j’aurai osé me présenter
à ce genre de casting ! C’est trop vache !
Moi, personne n’a été vache avec moi comme chanteuse…dans
la suite de ma vie, oui…en amour…là, oui !
Et la version anglaise de « 7h00 du mat » ?
Et bien, ça coulait un peu de source, les frenchy étaient
très appréciées, comme Françoise Hardy par
exemple. Moi, j’avais un accent crédible, j’étais
sur place…
Comment as-tu géré ce succès avec
ton 1er 45 T à 18 ans ?
Et bien écoute, ça m’a fait très peur.
J’ai trouvé que ça changeait tout, le regard des
autres sur moi était devenu complètement différent.
Et je trouvais ça complètement injuste. Donc, très
vite, je me suis rendu compte que la « gloire » entre guillemets,
c’était de la merde ! Et je le pense toujours et rien ne
me fera changer d’avis.
Donc, ça ne m’est pas du tout monté à la
tête.
A chaque fois que j’ai fait des chansons qui ont marché,
j’ai remarqué des choses qui m’ont déplu.
Tout à coup tu as beaucoup plus d’amis, et même mon
propre père, il ne me regardait plus du tout de la même
manière. Ca m’a gêné… C’est trop
facile d’aimer quelqu’un sous prétexte que ça
marche bien pour lui ou pour elle. D’autant plus que quand ça
marche bien, en général, ça redescend très
vite. Et quand ça redescend, tout le monde tire sur l’ambulance
!
Du coup, quand j’ai fait ce tube avec Dana Dawson, je me suis
planqué, je suis restée chez moi ! C‘était
un peu con d’ailleurs, parce que si j’étais sortie,
me montrer, on m’aurait sûrement demandé d’écrire
plus de chansons pour d’autres.
Quand tu as la gloire, tu as une espèce d’immunité,
tu peux te permettre de faire n’importe quoi !
C’est comme quand des gens me disent, « ce chef d’œuvre
» en parlant de « 7h du matin », ça me gêne,
j’ai plutôt tendance à dire, que c’est une
bonne chanson, mais un « chef d’œuvre », c’est
un bien grand mot !
Et comment s’est passée
toute la vague de ré-éditions de tes titres, est ce que
tu as été très impliqué ?
J’ai été complètement dépassée
par la situation. Ca a commencé avec le magazine Juke Box qui
m’a contactée pour me proposer une interview. Ils m’ont
appris que mes disques étaient joués en Angleterre, au
Japon… et qu’ils étaient très recherchés
par les collectionneurs.
Puis Jean-marc Folier et Thierry Wolf m’ont proposé de
ressortir « 7h00 du mat » sur leur label FGL. Moi je croyais
que tout ça était centré uniquement sur ce morceau
qui était le tube de ma jeunesse.
Et puis un jour Thierry m’annonce que mon disque va sortir au
Japon, je croyais que c’était encore le single et pas du
tout ! C’était tout un 33 T qui reprenait tous mes titres.
Et ce qui me surprend encore plus c’est que je n’ai pas
eu une seule mauvaise critique sur ce disque ! Et donc, comme ça
marchait bien au Japon, Thierry a décidé de ressortir
également l’album en France en trouvant ce nom que je trouve
génial « French Mademoiselle ».
Il fallait quand même le trouver parce que mon nom n’est
pas très french à la base !
Les voies du Show Business sont vraiment impénétrables
!
… Sur « 7h00 du mat », j’en suis à une
vingtaine de compilations !
Et ce label Impact, qu’est-il devenu par le jeu des
rachats de maison de disques ?
Il a disparu mais j’ai pu récupérer mes droits
sur le Master que j’ai revendu à FGL.
J’ai appris qu’au bout d’un certain nombre d’années
les droits reviennent à l’artiste.
Tu as pu récupérer également les bandes
multipistes de l’époque ?
Non, pas du tout ! Je ne sais pas ce qu’elles sont devenues…
Est-ce que tu possèdes tous tes disques ? Ou alors
est ce qu’ils sont tellement chers que tu ne les as pas racheté
?
(rires) Je les ai presque tous ! Des amis me les ont offerts, j’ai
presque tout… notamment, « Dis moi des bêtises »
avec une pochette de Mondino, qui à l’époque m’appelait
l’ « algérienne » !
C’était bien avant qu’il soit connu…
Comment compares-tu l’industrie musicale entre le
début de ta carrière et maintenant ?
D’abord, à l’époque, la musique
n’était pas vraiment une industrie. Même si c’était
pour gagner sa vie…
Tu sentais beaucoup plus la passion…au niveau de la promotion,
des directeurs artistiques…et pas les dents qui rayent le parquet
comme maintenant !
Et puis, il y avait beaucoup moins de sorties de disques, tu vois maintenant,
le nombre de sortie tous les mois….
Quand tu fais un casting pour Pop Star, tu vois qu’il y a des
milliers de candidats pour venir chanter…
Tout le monde veut chanter !
A l’époque, tu aurais fait la même chose, tu aurais
eu une centaine de candidats !
C’est vrai, il me semble que la gloire, la reconnaissance,
la célébrité même très éphémère
sont devenues le rêve numéro 1 des français ! Avant
la richesse, la beauté…
Tout à fait !
Mais à l’époque, chanter n’était pas
considéré comme un métier. Maintenant la vie est
devenue tellement dure que si j’avais un enfant et qu’il
me dise : « je voudrais être chanteur ! », je lui
dirais : « pourquoi pas ? »
Tu as autant de chances que de faire Bac + 9 pour être chercheur
et te retrouver à gagner 5 000 F par mois.
Quelque part les mômes, je les comprends !
C’est tellement le culte de la beauté, de la « jeunerie
»….avoir sa photo dans les magazines…c’est extrêmement
superficiel.
Ce qui m’énerve, ce sont les gens qui exploitent cette
faiblesse, enfin cette détresse.
Ils le font souvent d’ailleurs avec une méchanceté,
c’est terrible !
Donc tu trouves que le monde est plus dur ?
Ah, carrément ! Je suis contente d’avoir eu 20 ans
68. Je ne veux pas te casser le moral mais c’est incomparable
!
En 68, on croyait vraiment que tout allait changer, tout le monde allait
être beau et gentil !
J’ai encore plus aimé les années 70 « Peace
and love », « Vive Jésus-Christ », les cheveux
longs…
A présent, c’est vraiment « fuck and shit ».
On a l’impression d’être dans une jungle où
tu sais pas qui va bouffer l’autre le premier. Il faut vraiment
avoir les nerfs solides.
Est-ce que tu peux me dire les 5 disques tournent en boucle
sur ta platine ?
Alors , d’abord, il y a Corneille, mais là il tourne
un peu moins parce que le problème c’est que sa chanson
me fait pleurer. Et comme en ce moment, je chante et j’enregistre,
je ne peux pas trop pleurer car ça abîme la voix !
D’ailleurs, j’ai aussi arrêté de fumer, je
suis dans un état de nerfs…je te dis pas !
Et puis, je suis
fan de Elvis, depuis toujours… même de films qui sont complètement
nuls ! Je les regarde en boucle ! Et ça me fait dormir, je te
raconte pas à quel point ! « Blue Hawai » par exemple,
je l'ai vu au moins 100 fois !
Ç a se passe à Hawai, le ciel bleu, la mer, la belle musique,
ca se termine très bien, Ursula Andress est superbe, lui aussi
bien sûr...
En ce moment, ce que je ne supporte pas c'est que tu as l'impression
que personne ne veut te faire rêver ! Tout le monde est là
pour te faire chier, te faire pleurer. Et puis alors, plus il y a de
sang qui coule plus ils sont contents... on ne comprend pas très
bien un tel besoin de choquer !
Il y a une espèce de besoin de choquer le blaireau systématique
qui me gonfle...
Moi maintenant quand je veux prendre mon pied, je regarde "Les 3 frères",
des inconnus ou "Le pari"... C'est dans la tradition du bon comique
français... De Funés, Pierre Richard et tout...
Et en musique c'est un peu pareil, il n'y a que Dutronc qui garde toujours
cet humour dans ses chansons...
Et avec quels artistes aimerais- tu collaborer pour écrire
des chansons ?
Patricia Kaas !
Johnny Hallyday !
Et puis d'autres qui sont auteur-compositeur et qui n'ont donc pas besoin
de moi.
Mais le top du top, ce serait d'écrire pour Charles Aznavour.
C'est mon maître !
Il ne n'a pas besoin de moi mais si un jour il avait besoin de moi,
même pour lui cirer ses pompes, je serais d'accord !
Et puis il y a aussi un musicien égyptien qui a une voix sublime
mais qui n’est pas connu en France.
J'adorerais collaborer avec lui car, vu mes origines, on pourrait faire
ce mélange occidentalo-oriental. On est un peu dans la même
démarche
Et dans les artistes étrangers ?
Whitney Houston, Toni Braxton....toutes les grandes voix du R'nB
!
Et puis je peux te citer les morts aussi !
Freddy Mercury, j'aurais adoré...
Toujours des grandes voix ?
Oui, parce que j'aime composer des grandes chansons que je ne me
vois pas interpréter moi-même. Je n'ai pas la voix pour,
et puis il n'y a pas forcément assez d'humour pour moi.
J'ai aussi travaillé avec Daniel Lévy, on est d'ailleurs
partis tous les deux pour un concert à Carthage. Daniel a une
voix magnifique. C'est vrai que je suis toujours attirée par
les grandes voix mais aussi, par le groove d'une voix. Par exemple MC
Solaar, il a un groove génial.
Et la musique électronique ?
Je sais pas, donne moi des noms !
Par exemple, parmi les plus connus en France et à
l'étranger, il y a Daft Punk, Air...>
C'est ça l'électro ?
Oui, mais il y a plein de genres, de sous-styles !
Et bien, Daft Punk, j'adore !
Il y a un titre que j'adore, avec ce clip où des être humains
dansent autour de la terre !
C'est "Around the world"
Oui, c'est ça !
Mais ce que j'aime pas du tout c'est la techno où tu as l'impression
que tu écoutes toujours le même morceau.
Moi, j'aime bien quand il y a un "hook", un truc qui se retient comme
dans "Around the world".
Et si tu fréquentes un peu les clubs, qu'est ce
que tu penses de la musique de danse aujourd'hui ?
Ce qui est pénible, c'est que c'est toujours la même
musique.
Alors que dans les 60s, les 70s, et même les 80s, tu allais en
boîte, il y avait du rock, du tchatcha, du disco... Et maintenant,
tu es obligé d'aimer la techno, sinon tu restes chez toi !
Il y aussi des soirées dans le hip-hop, et là c'est
la même chose, il n'y a que du hip-hop pendant 6 heures d'affilée
!
Oui, c'est pareil, il y a un côté "pensée unique"
!
Et dans les années 70, le disco était quand
même la musique reine ?
Oui, mais il y avait aussi des séquences de rock et puis
des slows !
C'est comme cela que l'on se draguait ! Je déplore vraiment qu'il
n'y ait plus de slows.
C'est quand même très triste de devoir danser très
éloignés.
Le rock et le slow, on s'attrape les mains et un peu le corps. Ce qui
est significatif de notre époque, c'est que la manière
de danser est faite pour être séparés les uns des
autres.
On danse pas vraiment tout seul, on danse en se regardant dans
le miroir !
Tout à fait, c'est encore pire !
C'est quelque chose d'étonnant la séduction dans les boites
de nuit. Je ne sais pas comment on séduit dans ce genre d'endroits.
J'ai jamais pu séduire une fille dans une boite de nuit parce
qu'on ne peut pas parler ! A part lui hurler dans l'oreille "On va chez
moi !!!"... (rires)
Mais comment ca se passe alors ?
Il y a quand même des échanges de regards...
Je ne vois pas trop bien comment les rencontres sont possibles !
Et quand tu sortais dans les années 60, c'était
plutôt des concerts ou des DJ ?
Ah, oui des DJs, tout à fait prédominants...
Et ils étaient aussi "sacrés" que maintenant
?
Oui. Moi, je n'allais dans les boîtes X ou Y que
pour la musique... par exemple, le Bus Palladium, j'adorais...et puis
au Palace aussi...
On va maintenant parler de ton nouvel album, il s'appelle
"Jacqueline is back" ?
Je ne sais pas s'il va s'appeller comme ça. Mais
c'est le nom du concert à la Favéla Chic. Je crois que
je vais laisser le choix à Thierry Wolf de trouver le nom, c'est
lui qui avait eu l'idée géniale de "French Mademoiselle"
pour la ré-édition de mes premiers titres.
Toi, tu aimes bien ce titre pour le nouvel album ?
Moi, j'aime bien, il y a un côté "revanche"
de quelqu'un de très déterminé !
Bon, je lui dirais !
J'ai eu cette idée de nom en référence à
Elvis, quand il est revenu de son service militaire, il a appelé
son album "Elvis is back".
Et alors, c'est un album de reprises, de remixes, de titres
originaux ?
Alors, c'est un mini-album avec 6 titres originaux, que
je ne peux pas vraiment qualifier, parce qu'ils sont invraisemblables.
Il y des titres funky, une valse, un tango... ce sont des titres que
j'ai écrit ces 2 dernières années. Avec l'équipe
de FGL (ndlr: le label de Jacqueline Taieb), on a choisi les 6 titres
qui nous faisaient le plus penser à ce que j'écrivais
à l'époque de "7h00 du matin".
Donc, il y a toujours un humour un peu grinçant et décalé
mais par contre au niveau musique, ça part dans tous les sens
!
Et puis, j'enregistre et je joue en en concert avec un batteur, un guitariste,
un bassiste, un sax, un clavier alors que tous ces derniers temps je
passais mon temps à bosser en studio avec UN mec planté
devant un ordinateur ! Ça fait du bien de rejouer avec des musiciens,
ça m'a redonné un coup de jeune !
Le groupe qui m'accompagne s'appelle Moh'Zak.
Et qui a fait les arrangements ?
Je suis parti de maquettes que j'ai enregistrées dans mon
petit studio qui est juste en face de toi.
Et puis, c'est le leader de Moh'Zak qui s'est occupé des arrangements.
C'est un jeune marocain qui s'appelle Mohamed et j'aime bien ce principe
du mélange juif/arabe. En plus, il a 27 ans, j'en ai 55 donc
on est assez complémentaires.
Il joue très bien de beaucoup d'instruments, mais pour mon album
il s'est occupé uniquement des arrangements. On est d'ailleurs
en plein enregistrement en ce moment ! Hier, on s'est un peu "pris la
tête" sur un titre sur lequel on a bossé. J'ai été
enthousiasmé sur les arrangements de 4 titres et puis le 5ème
ne m'a pas plu et je leur ai dit. C'est quand même un peu une
lutte !
Le 6ème titre, je l'ai enregistré avec un groupe qui
s'appelle "Les Carpates" !
Je dirais qu'ils sont entre Django Reinhardt et Georges Brassens !
Je les ai connu lors d'une radio à France Inter et nous avons
composé ce morceau ensembles.
Il y aura aussi un bonus DVD sur l'album. Un jeune réalisateur
de M6 est en train de réaliser un clip de "7h00 du matin". Pas
avec moi comme actrice, mais avec une petite minette de 18 ans complètement
décalée ! Ca reste bien cohérent !
Et pourquoi pas un album complet ?
Au départ, mon éditeur voulait plutôt
que je chante des titres plus sentimentaux mais c'est pas ce que j'avais
envie de chanter. En fait, je voudrai bien être une sorte de Dutronc
au féminin. J'ai du mal à chanter des choses sérieuses...
Mais surtout, j'avais surtout envie que ça soit assez rapide.
En plus, un album, je trouvais ça un peu prétentieux.
Personnellement, au début, je voulais faire un single, et tout
le monde voulait que je fasse un album alors on a "coupé la poire
en deux" et on a fait un mini-album 6 titres plus un clip en DVD plus
la version de "7h00 du matin" par John Lénine.
Ca va faire un disque autour de 10 euros, les gens vont pas être
volés ! Et puis si ça marche, on en enregistrera 6 autres
et on fera un album !
Et cet album sort chez FGL, est-ce qu'il y aura des vinyles
?
Je ne sais pas encore...pour le Japon, ils en avaient
pressé.
La sortie est prévue pour le début mai, avec EMI/Virgin
pour distribuer.
Mais je ne m'en occupe pas du tout, même la pochette, c'est FGL
qui gère tout ça…
Quel public penses-tu toucher avec ton nouvel album ?
Un public plutôt jeune, le public
de tes débuts qui t'a suivi, les collectionneurs... ?
Je ne sais pas vraiment quel public FGL pense toucher. Mais je vais
te dire, moi, je souhaite faire un tube ! C'est pas compliqué,
je veux qu'il y ait un titre que l'on entende partout et qui cartonne
!
D'accord ! Mais ça veut dire que tu t'es imposée
une certaine pression sur l'album ?
Ah oui, mais quand j'écris une chanson, j'essaye
d'aller dans ce sens. J'ai envie de faire des tubes. J'aime bien les
chansons populaires. Mon grand kif, c'est quand je rentre dans un endroit,
une boite ou autre, que je vois les gens qui dansent sur ma chanson
et qu'ils ne savent même pas que c'est moi !
Il y a aussi le peintre qui écoute sa radio et qui
sifflote la mélodie que tu as composée !
Ah, oui, ça j'adore aussi !!! C'est un très
grand moment !
J'ai écrit une chanson pour Michel Fugain et à chaque
fois, qu'il la chante quand il passe à la télé
c'est un bonheur total. Et moi je suis devant ma télé
en me disant, ce sont mes mots à moi !
Bon, je vais peut-être paraître prétentieuse mais
je crois qu'il y a en a 3 ou 4 chansons sur l'album qui pourraient être
des tubes !
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