Le disque de la semaine n’est pas récent récent. Il est sorti en vinyl en septembre et n’est que la partie la moins cachée d’un iceberg naissant : Isota Records, petite structure californienne qui s’efforce de sortir des disques variés en quantité limité, en vinyl et en promouvant un artwork attrayant.

 

THE TELESCOPES , Third Wave

THE TELESCOPES Third Wave

Les Telescopes ne vous disent peut-être rien. Pourtant, à la fin des années 80 et au début des années 90, ils font partie des meilleurs représentants du courant shoegazer, sorte de noisy pop brumeuse née avec My Bloody Valentine.

Après un peu moins d’une décennie de silence, ils nous reviennent (il ne reste de la formation initiale que Stephen Lawrie et Joanna Doran) changés par une expérience parallèle (Unisex) et par des collaborations surprenantes (Füxa). Third wave est le troisième réel album des anglais et tisse des ponts entre jazz, slow core, post rock, electro et space rock.

Un disque assez indescriptible, improbable, poignant. D’entrée,  A cabin in the sky défie et écrase L’altra qui n’a plus qu’à constater les dégâts : des samples, des mélanges de voix langoureux et des mélodies dépouillées : de l’émotion brute. Puis, 3D Jesus Ashtray lorgne du côté de Isotope 217 et d’un free jazz planant. En deux titres, The Telescopes nous a convaincu. Le reste n’est que pur plaisir, frissons, bonheurs partagés et abandon.

On entend des sons issus du jeu mythique Space Invaders (Tesla Death Ray) ou des samples de voix rappelant Closer Colder de Faultline (A good place to hide). Ce qui frappe, c’est donc cette variétés d’espaces qui s’entrecoupent, se joignent, se heurtent sans qu’on ne sente aucune rupture. On glisse, on ne pense à plus rien, on finit pas rêver.

La face A n’est qu’un avant goût, un apéritif. On va ensuite aussi bien penser à Low qu’à Add n to (x) , ce qui est en soi est magique. Les claviers (orgue, piano, hammond, synthés…) sont centraux et indiquent la direction à tous les autres instruments. Les vocaux sont épurés, rares et décalés par rapport à la musique.

Derrière des petites escapades expérimentales et derrières des nappes de violons et des trompettes radieuses, The Telescopes réussi un disque sombre laissant une place évidente à l’espoir et au rêve, réussi un disque parfait, tout simplement.

FunkyRate :

THE TELESCOPES, Third Wave
(Isota Records/Import)

 

Ce 33 tours est disponible en quantité limitée, alors ne tardez pas. D’ailleurs, la quantité limitée, c’est le truc d’Isota Records. Avant de sortir un 45 tours de Will Ohlham, voici un petit tour du propriétaire avec trois autres disques.

 

Birds of America, S/t

Projet musical du concepteur artistique du label, Nathaniel Russell. Country-folk psychédélique. “Yes. I know that I am free” est une boucle chantée subtile et libératrice alors qu’ ‘Untitled’ est un morceau purement instrumental, très poétique.

Les fans de Will Ohldam de Smog, mais aussi  de Olivia Tremor Control s’y retrouveront.

 

Fluke Starbucker, Elephants from Ants

Indie-rock typiquement américain, bancal et carré à la fois, fuyant et rare.

 

Whitey on the moon UK, Mo’tussin

Samples à gogo pour cette rencontre excitante entre The Avalanches et Lucky Pierre sur fond jazz, drum n’ bass et electronica. Un mille feuille délicieux, cinq titres plus que prometteurs. A ne pas rater, il en reste !!!

Conclusion :  aller faire un petit tour de shopping chez Isota…