Shine a Light ROLLING STONES / SCORSESE par FunkyElvis |
Ainsi donc voici la rencontre tant attendue d’un (ex-)grand cinéaste avec un ex-grand groupe de rock 'n roll. Trente après l'immense Last Waltz, Martin Scorsese entreprend de filmer ses idoles, et peut-être ainsi conjurer le mauvais sort qui entoure depuis toujours les Rolling Stones sur pellicule : Gimme Shelter (trop de Hell's Angels), le Live à Hyde Park (trop de guitares désaccordées), Rock 'n roll circus (trop de drogues), One + One (trop de Godard), Cocksucker Blues (trop invisible). Histoire de pas rater son coup, Scorsese a installé le proscenium, placé les plus jolies filles au premier rang et ses caméras au second. Après une gentille mise en scène d’avant-générique qui tente de justifier le projet et de faire monter la sauce, le maestro faisant croire qu’il n’obtient la set list du soir qu’à la dernière seconde (franchement…) et un bizarre featuring de Bill et Hillary Clinton, la fête peut commencer. Ca tombe bien, tout le monde est là, et plutôt en forme. Outre les Glimmer Twins, Charlie « moi de toutes façons mon truc c’est le jazz » Watts et Ronnie « moins usé que le manche de ma Strat » Wood, on retrouve le band habituel des Stones en tournée : parmi eux Chuck Leavell (clavier, direction), Bobby Keys (sax), Lisa Fischer et Bernard Fowler (choeurs) et surtout Darryl Jones, bassiste des Stones depuis 15 ans et toujours pas le droit de poser sur la photo (trop américain ? trop noir ?). S’enchaîne entre Mick et Keith un combat de cabot à
cabot et demi, sans arbitre depuis qu’on a jeté
l’éponge Brian Jones avec l’eau du bain (enfin, un
truc du genre). Le public est évidement ultra motivé
et n’hésite jamais à tendre son photo-phone dès que
Jagger remue du popotin, c'est-à-dire souvent. L’image
est superbe, presque trop belle ; on a tout simplement
jamais vu ces mecs-là de si près. Si le son est
meilleur que ce que donnent habituellement les Stones
sur scène (difficile de dire ce qui a été repris en
studio), on subit toutefois un étonnant parti pris de
mixage sonore qui consiste, selon les plans, à mettre
en avant l’instrument filmé, ledit instrument
retournant dans le brouhaha de fond dès la caméra
tournée. Un procédé discutable où l’image devrait
expliciter le son et vice versa. |
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