Depuis
la sortie du Ep "Still looking for #1" Ep, la musique de
Mook n'a cessé d'évoluer vers la création d'un
univers extremement personnel, à la croisée des genres,
basé sur le travail collectif de quatre musiciens aux parcours
variés mais aux aspirations identiques : la question du style
semble ne pas se poser ici, on y préfèrera l'atmosphère
et les moyens d'y parvenir. Reposant à la fois sur l'enchaînement
de boucles électroniques et l'improvisation live, la musique
de Mook se révèle à la fois particulièrement
spontanée et relativement complexe, mais toujours accessible
tant la place des mélodies y est prépondérante.
Le passé pop de deux membres du groupe n'y est sans doute pas
étranger, mêlé qu'il est à un amour partagé
pour les musiques de film et le jazz des années 60-70. On citera
d'ailleurs volontiers les noms de Burt Bacharach et Sun Ra, deux personnages
assez éloignés dont l'influence est pourtant indéniable
chez Mook. Ajoutez à cela le jeu du contrebassiste Luc Detraz
- initié au free jazz dès son plus jeune âge-
et les sons de vieux synthétiseurs analogiques malmenés
par Jean-Luc Cheynel pour aboutir à une musique pleine de vie
qui sait garder l'attention de l'auditeur en permanence. Quelques
beats qui lorgnent du côté de la house, l'intervention
inopinée d'un saxophone ou de vocaux décalés,
des interludes dont un, véritable tornade free (écoutez
la fin de Suburbia Birdman) avant un morceau qui ressemble à
un hommage à la disco la plus old school (Got a Mooky Funk)
et le dernier morceau de l'album (The River) qui nous emmène
très loin au pays des songes, dans l'espace ou au fond des
océans, et nous laisse bien incapable d'envisager une quelconque
activité un tant soit peu dynamique. Mais le sourire aux lèvres
et la tête dans les étoiles, l'idée ne viendrait
pas de s'en plaindre...
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