When we were kings
George Harrison "All things must pass", 1970
Quatrième roue
du carrosse, le Beatle le moins célèbre
du monde n'a pas attendu d'être mort pour avoir du succès:
il a même passé les premiers mois post-Beatles
en tête des charts, passant ainsi devant les efforts solos
de ses camarades avec l'über-triple-album "All Things must
pass", sorti en 70.
Tout comme McCartney
et Lennon, Harrison s'était déjà
essayé à l'exercice solo avant même la séparation
des Beatles: profitant de la création d'Apple-le-label-des-Beatles,
il avait déjà commis deux sommets de l'indigeste:
"Wondewall", BO d'un film avec Jane Birkin en 68, et "Electronic
Sound", disque de proto-musique électronique en 69.
En 70, quand la séparation
est officiellement annoncée, le jeune George (27
ans) a dans sa culotte un bon paquet de chansons restées
inédites sous le triple règne Lennon-McCartney-George
Martin. Il ouvre son carnet d'adresses, appelle tous ses potes
(mais alors vraiment tous) et décide d'enregistrer ce
qui restera comme son album le plus successful mais aussi, bizarrement,
le plus réussi.
Phil Spector, qui
sort de "Let it be", s'occupe de la production et voit
les choses en grand: arrangements complexes, cordes, cuivres,
double batterie... la liste des intervenants, souvent issus
de la galaxie Beatles, est éloquente: Clapton, Ringo,
Klaus Voorman, Alan White, Phil Collins, Ginger Baker... un
festival de barbus, en quelque sorte. C'est d'ailleurs lui-même
doté d'une pilosité impressionante que George
pose tranquilou avec ses nains de jardins sur la pochette de
l'album. C'est cette double image qui restera longtemps au Harrison
seventies: à la fois un peu ermite et pourtant avec plein
de potes dans le show biz.
Le résultat:
23 morceaux, souvent légés et enjoués,
beaucoup moins poussif et grandiloquent que beaucoup de disques
de l'époque.
Mais cette heure de
gloire ne sera que de courte durée, et les choses
vont sacrément s'embrouiller par la suite: quelques mois
après la sortie de "All things must pass", George est
condamné pour plagiat ("My sweet lord", le grand tube
de l'album), une extinction de voix l'empêche de partir
en tournée, et enfin, cerise sur le gateau, sa femme
le quitte et part vivre avec Clapton. "Il manquerait plus qu'un
oiseau me chie dessus", aurait-il déclaré (source
non vérifiée).
Conseils d'écoute:
"All things must pass" a été réédité
sur double CD assez récemment, avec ajout de quelques
versions inédites. Mais on peut aussi se replonger dans
les morceaux de Harrison parus sur les disques de Beatles.
Je conseille très particulièrement une splendide
version acoustique de "While my guitar gently weeps" garantie
avec 0% de Clapton dedans publiée sur "Anthology III".
Web officiel du "All things must pass" réédité:
http://www.allthingsmustpass.com/
Une longue chronique de l'album:
http://www.superseventies.com/harrison1.html
Une page à l'occasion de la réédition
en CD:
http://www.archervalerie.com/atmp.html
Les musiciens du label Astral Werks célébrent
le défunt George:
http://www.astralwerks.com/george.html
Le tribute officiel de Capitol Records
http://hollywoodandvine.com/georgeharrison/
|