La Route
du Rock #21 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||
* dernières mises à jour * Des images de la collection été 2011 : ELECTRELANE, ETIENNE JAUMET, MOGWAI, SEBADOH, |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Itinéraire
bis sur la Route du Rock
Impressions au retour de notre festival d’été préféré, à la fois le plus accueillant et le plus mouillé de Bretagne, donc du monde. Amateurs de mauvaise foi et de phrases interminables, bienvenue. « La Route du Rock est le festival où la programmation est la priorité absolue », annonce sans malice le programmateur. Nous qui pensions plus spontanément à la galette-saucisse, nous voilà rassurés. Quoiqu’il en soit, le festival a laissé tomber les grosses exclus qui avaient failli lui coûter la vie il y a quelques années. La prog s’articule donc entre découvertes, glorioles pour trentenaires et sensations saisonnières, faut bien bouffer. Dans ces catégories, accordons une mention spéciale à, respectivement, Dirty Beaches, sorte d’Elvis chinois en transe, Sebadoh, intacts malgré les années et les kilos et Crocodiles, revivalistes garage « pour de faux » menés par un sosie post ado de Chris Isaak version très énervée et un guitariste à la pose agaçante mais au son monstrueux. Sûrement un génie. A part ça, beaucoup de groupes « à formule », notamment Mogwai, légèrement rangé des bagnoles pour plus de nuances et donc plus d’ampleur. Le danger est quand la formule vire au concept, voire au gimmick. C’est le cas de Battles, rigolos, et de The Kills, fatiguants. VV « je-passe-ma-main-dans-les-cheveux-et-vous-aimez-ça » Mosshart, dont même la moue semble vintage, tourne en rond (littéralement) au bout de trois morceaux. Peut-être un effet de la récente chronique matrimoniale de son mec. Très enjouées voire jouasses, mais tentant vainement de frapper à toutes les portes, les filles d’Electrelane voudraient conjuguer punk, pop à la stereolab, coldwave, kraut ou même prog et accumulent les ringardises au synthé et les changements de tempo dignes d’un groupe de collégiens. Elles nous forcent finalement à subir deux ou trois reprises éculées, dont un Smalltown Boy premier degré. Ton accordéon me fatigue, Yvette, si tu jouais plutôt de la clarinette ? Si Blonde Redhead, trio flanqué d’astucieux trucages électroniques qui lui permet de sonner grand comme un orchestre avec chœur a sauvé le deuxième soir, il aura fallu attendre le troisième pour voir des songwriters, à savoir des types capables d’écrire des chansons. C’est le cas de Fleet Foxes, au poil, mais surtout d’Okkervil River, impeccable en version stadium rock (toutes proportions gardées), touchant de sincérité (et parfois de maladresse). Parmi les anecdotes extramusicales, notons le village labels et fanzines délocalisé pour laisser la place au stand promo d’une marque de fringue au patronyme emprunté à une espèce de singes fornicatrice, le greenwashing de Coca-Cola ( !) et l’apparition d’une deuxième scène, inutile si ce n’est pour accueillir des alternatives toujours intéressantes, dont Etienne Jaumet, seul Français avec Mondkopf à avoir eu les honneurs du Fort de Saint Père, le reste étant exclusivement anglo-américain. On avait d’ailleurs pas vu autant d’Anglais dans le public que depuis les années britpop. Enfin, rendons hommage aux organisateurs (et au courage des spectateurs) pour nous livrer un festival waterproof, le programme n’ayant pas été modifié d’un iota malgré une pluie biblique le deuxième soir. par FunkElvis |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|