Supergrass,
Scène Verde, Benicassim 2002
>> premier soir.
Sous
les étoiles exactement. Supergrass s'y trouvait ce tiède
vendredi soir d'août. Bien au rendez-vous, la où on ne les
attendait pas. Car depuis leur troisième album au souffle
un peu coupé et entretenu par des claviers envahissants,
leurs concerts ronronnaient presque péniblement nous laissant
sur les dents.
Mais
qu'il est agréable d'être surpris ! Et de voir Supergrass
jouer les tubes explosifs de leur premier album comme pour
la première fois. Le cœur y est, Gaz jubile, soulagé de
pouvoir jouer comme dans son garage. Il a retrouvé ses jambes
de seize ans et nous en fait partager leur énergie. Toutes
guitares dehors, le son tendu très proche de 'I Should Coco'
,les claviers ont quasi disparu si bien que l'on se demande
ce que fait Rob Coombes, grand frère de Gaz et clavier du
groupe, sur scène. Il admire son frangin, certainement.
C'est
rock, rock garage, un peu plus et on prendrait Supergrass
pour les Stooges. ‘Caught By The Fuss’ et ‘Richard III’
n'ont jamais été si secs, éclatants et électrisants. La
prude et jolie 'Mary' se fait tailler une mini jupe au passage,
ses dentelles de claviers restées aux vestiaires, Aïe aïe
aïe. Puis ce concert prouve encore une fois que ‘Moving’
est un excellent morceau, si si je vous le dis. Trois ou
quatre nouvelles chansons sont jouées, se fondant parmi
les autres, elles rappellent les moments les plus ‘punks’
des débuts du groupe et promettent un nouvel album intéressant.
On ne saurait y déceler une certaine influence de la nouvelle
vague des groupes rock américains échoués sur les côtes
Européennes. Si cela a pu rallumer Supergrass, c'est tant
mieux. Une chose est sûre, ce concert montre un groupe qui
a mûri, l'époque teenagers fous est révolue.