Primal Scream
Elysée Montmartre Paris - 8 avril 0 par El CompulaFunkistador
L'Elysée Montmartre, un samedi ensoleillé d'avril ; le boulevard Rochechouard baigné du soleil des premiers jours du printemps ; aucun doute, Paris est vraiment la plus belle ville du monde... mais tout le monde s'en fout. Les jeunes zazous qui font sitting sous la banderole de la soirée SCREAM (house party chaque samedi à l'EM) ou qui descendent des bières aux terrasses environnantes n'ont qu'une idée en tête, qui provoque cette frénétique agitation : la venue le jour même du combo power pop/techno/punk écossais PRIMAL SCREAM. Entre deux dates de sa tournée européenne le groupe semble avoir glissé cette apparition éclair ou blitz-gig à Paris, seule chance outre Strasbourg (la Laiterie) de voir sur le sol français ces fiers défenseurs d'un rock militant aux accents insurrectionnels évoquant THE CLASH appellant au "white riot". Sitôt le concert achevé, le groupe doit reprendre le tour bus en destination de Rotterdam, n'accordant que quelques courtes heures à cette tournée française qui rassemble dès la fin de l'après midi sur le boulevard une faune ostensiblement acquise à la cause de BOBBY GILLESPIE. Public d'amateurs avertis et de fidèles, puisque certains spectateurs du soir s'avérent être partis de Toulouse le matin même en train, prêts à passer la nuit gare Montparnasse avant de s'en retourner. En ouverture du concert, un homme aux platines, plus pousse-disques que vraiment DJ, qui alterne hip-hop, breakbeats, soul et funk avant quelques monuments pré-punks US pour mieux introduire les stars du soir. Cet homme, DJ peu convainquant mais selector éclairé, n'est autre que le pourtant incontournable producteur/compositeur irlandais DAVID HOLMES - auteur en 1997 d'un sommet, le concept album new-yorkais "let's get killed", (go! beat) - collaborateur de PRIMAL SCREAM sur plusieurs morceaux de leur dernier album, "XTRMNTR" et notament pour une version du premier single extrait, le décevant "Swastika eyes". Titre décevant à la production vulgaire, "Swastika eyes" se transforme en véritable bombe néopunk électronique, toutes guitares dehors, lorsque PRIMAL SCREAM l'assène à son public en guise d'introduction. La réaction est immédiate, des déferlantes de jeunes surexcités chavirent l'assiette de l'Elysée Montmartre, même l'imperturbable NICK KENT resté prudement en retrait semble presque céder à l'enthousiame saturant l'air. Sur scène, PRIMAL SCREAM est flanqué de deux cuivres (membres permanents du groupe), d'un batteur (c'est nouveau, la dernière tournée s'était faite au son de la boite à rythmes), et enfin d'un troisième guest-guitariste en la personne de l'incontournable (à tous les sens du terme après trop d'années sans sortie de disques et trop de bières) KEVIN SHIELDS, cheville ouvrière de MY BLOODY VALENTINE. "Swastika eyes" ouvre la voie à une volée de titres issus d'"XTRMNTR" ; le set, à l'image de l'album, alterne entre morceaux vocaux et intrumentaux. Les uns offrant la présence charismatiquissime d'un BOBBY GILLESPIE remonté au mieux de sa forme, allant jusqu'à danser parfois, tenir debout sans se tenir au pied du micro ; les autres offrant à ce dernier l'occasion de s'éclipser backstage en quête de quelconque remontant survitaminé (du meilleur, du genre de remontant qui va de pair avec une carrière de rock star moyenne). Les entrées et sorties de scènes sont réglées comme celles d'une comédie de boulevard, GILLESPIE croise parfois KEVIN SHIELDS, dans le rôle de l'amant dans le placard, intervenant en de subtiles et imperceptibles harmonies tirés des improbables aldutères commis par sa Rickenbecker et le mur d'amplis Marshall auquel il tourne le dos. Les répliques s'abattent comme des couperets, servis par un son rigoureusement énorme. Le show donnée par PRIMAL SCREAM accomplit la triple performance de sonner 110% rock'n roll, 110% électronique, 110% punk... synthétisant et mêlant sur scène les meilleures essences de ces influences. "Accelerator", "Exterminator", "Kill all hippies", "Blood money"... la recette est définitivement imparable, les quelques hippies qui auront eu la mauvaise idée de trainer à l'Elysée Montmartre ne sont plus que de vagues fantômes. Cela ne surprend personne, le groupe joue l'intégralité de son dernier album, plus quatre detours (ce qui est beaucoup pour PRIMAL SCREAM) ; les stonesques "Rocks " (in "Give outbut...") et "Movin'on up" (in "Screamdelica"), plus les désormais classiques "Higher than the Sun" (in "Screamadelica") et "Burning Wheel" (in "Vanishing point"). Enfin, en conclusion d'un second et dernier rappel, PRIMAL SCREAM s'offre le luxe d'un imprévu, "Kick out the Jams" (MC5, 1969). Dernier titre et parfaite illustration de la place qu'occupe le groupe aujourd'hui, celle d'un MC5 fin de siècle, extrême, indompté et précurseur. FunkyRate : PRIMAL
SCREAM's brand new website : PRIMAL SCREAM IN THE STATES - Spring 2000 Primal
Scream are set to go on tour in North America for the first time in
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