URSULA
Todo vuelve a ser lo que no era par Quentin Dève
URSULA, La plus belle de Cadix
David Cordero, tête pensante de URSULA, a passé du temps chez lui a écrire une suite à La banda sonora de mi funeral, album acclamé en Espagne, mais passé inaperçu par chez nous. Il est de ces poètes urbains qui se renient et qui renient le succès, de ces gens abîmé dont l’ultime salut passe par la musique. Il note qu’il ne peut sortir que des disques imparfaits puisque lui même est un être imparfait. Ce sont ses imperfections, ses faiblesses, ses doutes, ses amours déchus et ses peines qui sont narrés dans des textes simples mais fracassants et auxquels on s’identifie aisément. Cordero se déshabille et abuse de lui même. Il ressemble à un Aidan Moffat (Arab Strap) version espagnole, et en joue, en utilisant une boite à rythmes un peu crade et chantant superbement dans sa barbe (A quién quiero engañar). Trompé, souillée, il nous régale pourtant avec ces histoires d’infidélité. URSULA évoque également les madrilènes de Migala, avec des orchestrations riches, raffinées, utilisée avec une certaine science. Samples, boucles et électronique sont les réelles nouveaux ingrédients pour ce second album. L’extraordinaire ‘Dime quién eres’ commence par un discours sur l’importance et la singularité du jazz. Un sample de A silver Mt Zion, violons dehors, fait irruption et se mêle avec ravissement au discours. Des beats presque drum’n bass font ensuite leur apparition avant qu’un rappeur ne pose sa voix pour un final surprenant. Si les influences (Arab Strap, Godspeed you ! Black Emperor, Hood, Notwist, Piano Magic, Coltrane, Migala…) du groupe sont évidentes et peu filtrées, URSULA a la mâturité de les retranscrire avec un habileté et un génie à lui. Mélancolie sur Recuérdamelo mañana ; ballade intimiste et mélancolique sur laquelle Cordero pose sa voix suave et poignante. Le disque est un extraordinaire palette de tons émotionnelles, de couleurs sombres teintées de orange. URSULA se moque des critiques et ironise en intitulant un morceau ‘4, 13, 35 …’, places respectives obtenues dans les playlists de fin d’année dans différents magazines pour La banda sonora de mi funeral. Todo vuelve a ser lo que no era a pourtant, avec ses fêlures et ses défauts avoués, les caractéristiques d’un numéro 1. FunkyRate :URSULA, Todo vuelve a ser lo que no era (Foehn Records) www.foehnrecords.com |