Les frères Kadane, membre du cultissime et souterrain groupe Bedhead, ne pouvaient pas nous abandonner. Il y a trois ans, accompagnés notamment de Chris Brokaw (ex-Come), ils revenaient avec un nouveau projet, The New Year, afin de parfaire leur œuvre, vouée à honorer la lenteur, la pesanteur. The End is near est le deuxième album de The New Year.

THE NEW YEAR The end is near

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On ne s’éloigne pas des terrains de prédilections de Bedhead. Une mélodie s’installe doucereusement : quelques notes éparses de guitare suffisent. La voix apparaît, monotone mais pleine de rancœur contrôlée. Les instruments tournoient, prenant peu à peu le relais pour finir seuls, tourmentés. C’est autour de cette recette que The New Year construit ses morceaux ; la structure est prépondérante.

La mélancolie et l’amertume s’abattent sur l’auditeur. Le début de l’album, plus novateur, et bizarrement, moins percutant, évoque feu Elliot Smith. " The End is not near", piano à l’appui, ouvre pourtant le disque magnifiquement, avant que l’envol ne soit avorté, ou plutôt retardé.

C’est en effet avec "Plan B" et surtout avec "Disease" que The New Year se replonge volontiers dans les volutes d’un slowcore dévastateur. Chaque note percute, chaque note a un but. "Disease", dont la rythmique est proche de celle de "More than ever" (un titre phare de Bedhead), parle de ses maux incurables parce qu’on ignore d’où ils viennent : "And everyone knows, no one will ever know the true source of disease". Les guitares sont libérées, et elles lacèrent et blessent. C’est bon !

Toute la seconde partie de l’album maintient la barre très haute. Les mots trouvent leur écho en l’auditeur, assistés par une batterie frappée juste, que Steve Albini, l’illustre producteur, a su mettre en avant. Dans "Age of Conceit", cette même batterie offre une intro des plus percutantes, pour ce morceau finissant comme du Modest Mouse, traitant de la peur d’être impuissant, source inépuisable d’inspiration pour Matt et Bubba Kadane.

Seul morceau à dépasser les 4 minutes, "18" condense une énergie folle, condense admirablement les capacités du groupe pour créer un environnement propice à l’abandon. Le long jam final, poignant et enivrant, ravira tous les amateurs d’envolées guitare. Le schéma a beau être connu, il fonctionne admirablement.

Bénéficiant d’une meilleure distribution que Bedhead, The new year devrait rencontrer un succès plus important, et donnera des idées aux curieux : revenir en arrière et se replonger dans une discographie impeccable. Pour tous les amateurs de Bedhead, oui, The End is near est incontournable !

THE NEW YEAR, The end is near
(Touch and go)

http://www.thenewyear.net

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