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La Route du Rock 04
Le compte-rendu par Guillaume
consultant free-lance pour sdep.com

 

compte-rendu FunkyElvis | compte-rendu Guillaume

Aahhhhhh, Saint Malo ! Son Fort, sa plage, ses galettes saucisses (ou non), ses embouteillages… mais aussi son festival pour lequel nous sommes venus pour la deuxième année consécutive donc on en parle :

Vendredi : Brigitte Fontaine Superstar.

Même si La Plage nous avait plutôt séduite l’année précédente, nous préférons garder nos forces pour le Fort de Saint Père et surtout éviter le Palais du Grand Large et la cohorte de fans transis venus se recueillir (ou tomber amoureux) devant les Coco Rosie qui nous avait profondément ennuyés lors de leur prestation à la Guinguette Pirate.

Nous arrivons donc au Fort en avance et avons l’heureux hasard d’assister à l’ "apéro avec Brigitte Fontaine au bar VIP". Apéro qui se transformera bien vite en conférence de presse au lieu habituel menée par un curieux personnage à sacoche parlant un sabir étrange proche de l’anglais (on en reparlera). Brigitte Fontaine, en grande forme, couettée pour l’occasion, vient nous vendre son nouvel album (à paraître en septembre) et surtout nous faire rigoler.

Morceaux de Choix :

"Il est chouette mon bracelet, hein ? C’est une dame qui l’a fabriquée elle même et me l’a envoyée".

"Je me laisse pousser les cheveux pour ma santé mentale"

"La pochette de mon nouvel album est superbe. Quand vous aller la voir , vous allez être verts !"

"En France, j’adore Mathieu M, Zebda…
Oui, Jim O’Rourke aussi"

"Je suis la reine de Kékéland mais je règne : je ne gouverne pas".

On lui fait un petit coucou et on va vite rejoindre la meute de nos amis journalistes qui arrivent pour l’apéro en subissant Now It’s Overhead, qui dans la grande tradition pop lyrique n’apporte rien de nouveau.

20h30, c’est l’heure de Beta Band mais aussi du dîner ! En passant et repassant, on jette une oreille sur le groupe qui joue une musique plutôt agréable mais à laquelle on a du mal à accrocher. On apprendra plus tard qu’il sont en instance de divorce. Ah Bon ?

Peu importe car les Kills déboulent sur scène. Là on le sait depuis Primavera 2003 : l’ennui et le bourdonnement guettent au bout de 3 titres. On restera sagement donc 3 titres à regarder VV et Hotel se livrer à leur parade d’amour aussi habituelle qu’inutile et à maudire l’ingé son qui ne se résoudra pas à baisser le volume sonore… Beaucoup de bruit pour rien (selon la formule consacrée) qui nous rappelle l’assourdissante prestation des Death in Vegas l’année passée.

dEUS enfin. Autant la reformation des Pixies m’a laissé froid (envoyez vos lettres d’insultes à sdep.com ), autant celle de dEUS était inespérée. Ils joueront un set correct alternant vieux tubes (Suds and Soda, For The Roses..), nouveautés "pas trop mal" et démontreront que dEUS c’est aussi un bassiste, réincarnation belge (?!!) de Johnny Thunders avec attitude et crachat-projeté punkissime. Un bon concert, classe, qui dut beaucoup à la nostalgie. Petit agacement : un public mou visiblement peu concerné par l’Evènement.

Barcelone, printemps 2003, souvenez-vous… L’événement ce devait être le concert de LCD Soundsystem dans la dite "grotte". Hélas, des problèmes techniques avaient contraint le groupe à jouer à plus de 5 heures du matin et les journalistes dépêchés à user de moyens chimiques pour suivre et relater les faits. L’alliance de ces deux problèmes avait laissé un arrière goût amer et vaseux dans nos mémoires. Bref, nous étions là pour vérifier si LCD Soundsystem n’est pas, comme nous l’avions vu, absolument nul sur scène. Le set s’est montré énergique, beaucoup plus chanté qu’à Barcelone, et les tubes étaient là cette fois : "I’m losing my edge " et un "Yeah" final. Note : bien, un peu longuet, et quelle incapacité à finir un morceau ! !

RJD2, ne nous intéressant pas plus en live que sur disque, nous prîmes la clé des champs et regagnâmes notre mobil-home chéri.

Samedi : Chronique d’un ennui annoncé (ou comme on le dit à sdep : "Mais.. vous n’aimez rien ? !")

On l’avait dit samedi sera chiant ou ne sera pas. On loupera donc volontairement la programmation chiantesque du Palais (où êtes-vous donc passé ? Vous qui programmiez fièrement Manitoba, Prefuse 73 et autre Four Tet ?) pour déguster Nouvelle Vague que tout le monde attend (environ 2000 personnes sous le soleil cet après midi-là). Pas besoin de vous raconter plus que ce que vous avez pu lire partout : nanas, guitare gratouillée, bidouillages synthé (anecdotiques pour le live..), reprises new wave. Une des nanas (un peu secouée visiblement) se jette dans l’eau invitant le public à les écouter de là bas. Set très agréable et complètement de circonstance qui déchaînera le public entraînant une standing ovation on the beach, ridicule et complètement pas de circonstance ! A vous dégoûter d’avoir applaudi..

On se dépêche pour filer au "Fort Saint Père" découvrir les Flotation Toy Warning (travail oblige). Si la chevelure et les vocalises du chanteur ont beaucoup attiré notre attention, nous ne pouvons pas en dire autant de leur musique qui s’étirait en langueurs et atermoiements pendant que le batteur "casqué" semblait jouer pour un autre groupe (qu’écoutait-il dans son casque ? Grandaddy ? Muse ?).

Nous abordâmes Lali Puna avec la même appréhension que LCD la veille (rumeur de mauvaises prestations, dernier disque que nous n’apprécions pas..) La bande à Valerie Trebeljahr réussit à nous captiver pendant tout son set peu électronique. Mais la grande préoccupation du concert fut le rétablissement de la généalogie de la famille Acher et de leur implication dans les groupes de Morr Music. Quel boulot, le journalisme !

En parlant de journalistes… Alors que se profile le concert de Air, une réunion au sommet fut organisée par un gang de journalistes grenoblois. Au menu, vin, gâteaux-apéro, et "mirabelle". Laissant un brainstorming concernant le mariage, je pus profiter du concert de Air avec vue plongeante sur un fort bondé de festivaliers comme à la messe. Set carré, assez froids (leurs premiers mots ne viendront qu’après le troisième morceau), mêlant différentes périodes, terminant pas les énoooooormes tubes du premier album Sexy Boy, Kelly watch the stars et en ultime rappel un La femme d’argent qu’ils étirèrent "le plus possible pour faire plaisir à [leurs] fans" (très mauvaise idée). Plutôt un bon concert donc.

Puis vinrent les "maudits de la pop françaises" : Phœnix. Nous laissâmes un journaliste concurrent (popnews.com) sans galette et allâmes écouter ces si honteux Phœnix. La "mirabelle" aidant (ou non ?), le concert fut amusant et bon enfant. Des gars en cuirs et en mèches, qui sautent partout (des clones de Matthias de Dionysos ?), s’amusent avec le public, leur tendent le mike, jouent des tubes (Run, Run, Run, et l’incroyable If I ever feel better). Note finale : très bien, ces jeunes américains !

TV on the radio, dont on nous avait dit le plus grand bien se montrèrent… pas mal ! Pas de révélation , pas de "nouveau croisement entre le gospel et le rock". Mais un bon rock bizarre (avec quelques relents de Living Colour mâtiné de post rock) pas très visuel malgré l’allure étrange du guitariste et les efforts (nombreux) du chanteur pour se montrer "habité".

1h55, il est tard mais on tient le coup car Peaches est là et nous a promis "un show complètement différent (comme) à chaque fois". Nous sommes impatients car l’Happening à godemichés nous avait bien plus dans la moiteur d’une certaine grotte, une certaine nuit de printemps, à Barcelone donc, n’apprendrez vous jamais ! !

Oulala, comme disent les Français, quelles nouveautés ! ! Ce n’est pas moins de trois nouvelles guitares qui défilèrent le temps d’un morceau chacune (dont une Flying V qu’elle lécha "comme dans un Kiss Show" précisa t-elle). Oulala quelle audace ! deux donzelles à barbe et à godemiché se secouent leurs engins artificiels sur les injonctions de l’artiste canadienne : " Shake your Dicks !". Terrible.. mais lassant : Peachus interromptus.

Dimanche : Après moi, le Déluge.

Cette fois, on ne loupe pas le Palais du grand Large pour y voir, pour le troisième ou quatrième fois cette année, le grrrrrrand Christian Fennesz ; le dieu du laptop et du bruit. C’est d’ailleurs la première fois qu’on le voit en solo, sans projet particulier autre que celui de jouer ses propres morceaux. On reconnaîtra deux ou trois morceaux (dont un inédit) de son dernier album Venice, assez perturbés par ses traitements sonores, des voiles de bruits recouvrant ses maigres mélodies. Il joua même de la guitare (chose de plus en plus fréquente lors de ses concerts) plus par amusement que par réelle nécessité mélodique. Difficile de décrire un concert de Fennesz tant cette musique repose sur l’expérience et l’émotion. La beauté de la pop, l’énergie du punk : la grande classe !

Ah oui, sinon il y avait aussi Murcof qu’on aurait préféré écouter à la maison (plus confortable que le sol du Palais).

On pourrait rentrer se coucher mais il nous reste la dernière soirée au fort de Saint Père et son invitée exceptionnelle que tout le monde (aurait dû) attend(re) : la pluie.

C’est donc bottés et armés d’hideux ponchos de pluie (dans les sacs) que nous courrons voir Mojave 3 (les embouteillages nous ont fait perdre un temps précieux occupé à papoter de l’incomparable finesse de l’épée sur le fleuret. Ou l’inverse). Plutôt envoûtants, les deux titres que nous eûmes la chance d’entendre nous laissèrent imaginer la qualité de la prestation.

On laisse rapidement la scène à la fin du concert pour écouter la bonne parole de Fennesz, toujours "interviewé" par le mystérieux homme à sacoche qui après avoir été choqué (et un peu émoustillé, le coquin !) par la traduction des propos de Peaches la veille, se croyait obligé (comme les deux premiers jours d’ailleurs) de traduire en français les propos anglais que tenait la star autrichienne devant un maigre parterre de journalistes qui connaissent leur métier et leur Harrap’s sur le bout des doigts. Merde ! Pour qui nous prend-t-on ! !

Vite, vite, on redescend voir Girls in Hawaï vite fait. Oui, bon… bah c’est pas mal mais ça casse pas des briques. On va donc manger un morceau à l’extérieur (comme on a des passes, on peut entrer et sortir comme on veut, malin, non ?) avec vue sur la scène et la pluie qui se met à tomber (on s’en fout, on sort les ponchos-moches, pis c’est tout !). Grosse averse et sandwich frites.

Ca se calme pour le début de Blonde Redhead qui nous fit aimer les morceaux de son dernier album avec un set plus que correct sous la pluie battante avec vent de côté.. Moins sec et énervé (voire énervant) que leurs trois premiers albums, moins enluminé et arrangé que leur dernier album, leur set resserré autour de leurs simples compositions s’avèrent particulièrement efficace. Pendant que sur scène, le groupe s’échine à jouer comme si de rien n’était essuyant leurs instruments de temps en temps, dans la fosse chacun s’abrite comme il (ou elle) peut : sac plastique à la mode grenobloise, parapluie "éborgneur" à la mode parisienne, casquette Lourdes pour les plus pieux…

C’est alors, que le concert s’arrête pour laisser place à un Camus de la Route du Rock nous annonçant (presque) la mort dans l’âme que le concert est suspendu voire annulé en raison de… patati patata...

Minutes d’attentes, fières promenades en bottes dans l’espace VIP à jamais séparé de la scène par un ruisseau de boue (certains diront : "bien fait !"), retrouvailles avec des amis (journalistes, ou non d’ailleurs) encore vivants, plans de batailles et de retraites…

La Route du Rock 2004 va t-elle s’arrêter là ? Va t-elle laisser sur le bord du chemin, plusieurs milliers de personnes venues de toute la Bretagne (et d’ailleurs) voir Dionysos ? non, mille fois non, car en ce dimanche marial et papal, les Dionysos vont monter sur scène pour braver Zeus et sa foudre d’ampères (et surtout monter sur tout ce qu’il y a de métallique, notamment la pauvre petite Louma qui traînait là).

Beaucoup d’énergie et d’ennui devant ce ratata manga-électrique à la sauce slamming pumpkins. On s’ennuie ferme mais comme on a juré de rester durant TOUT le concert de Dionysos

Blues explosion finira le travail de labour commencé deux jours plus tôt par les Kills et nous quittâmes le fort, en pépères qui en ont plein les bottes…

BILAN :

Joies : Fennesz , Mojave 3.

Bonnes surprises : dEUS (mais limite déception quand même), Lali Puna, Phoenix, Blonde Redhead, Air (!!).

Déceptions : Beta Band, LCD Soundsytem (mais limite bonne surprise quand même),

Echecs attendus : The Kills (vainqueurs absolus), Peaches, Flotation Toy Warning, TV on the Radio

On n’en parle pas/ il ne faut pas (plus) en parler : RJD2, Now it’s overhead, Troublemakers, Blues Machin.

A l’année prochaine !

 


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