La
Route du Rock 00
Dimanche 13 août <bientôt plus d'images - les films sont au labo !> Dimanche, et dès l'ouverture des portes la certitude de passer une bonne soirée : SHANE COUGH (gloriette locale, autre poncif souvent dispensable du festival), THE DELGADOS (vigoureux spleen urbain from Glasgow, home of Chemikal Underground), BADLY DRAWN BOY (hype mancunnéene du moment, souvent dangereusement comparé à BECK par des journalistes trop enthousiastes), et pour le bouquet, PLACEBO (Brian "si j'avais été une fille, je serais une salope" Molko) coincé entre les deux pointures de chez STUDIO-K7, SMITH & MIGHTY et A GUY CALLED GERALD. Comme nous le craignions, les rennais de SHANE COUGH (pourtant signés sur le très recommandable label local Ultra Violet) sont très mauvais ; au point de faire déclarer à notre journaliste Benoît Lemozit "y a deux groupes qui jouent en même temps ou quoi ?". THE DELGADOS, remettent tout de suite la soirée sur ses rails avec un concert magnifique plein d'émotion et de lyrisme. Leur formation est élargie d'un trio de cordes qui ajoute une véritable profondeur dramatique à sa musique. En l'espace d'un an (nous les avions croisé à Benicàssim l'été dernier) le groupe a gagné en maturité et en assurance. THE DELGADOS excellent dans le style spleen urbain écossais dont ils semblent être les inventeurs. BADLY
DRAWN BOY est bon, mais certainement pas aussi bon que les critique
que la presse spécialisé lui accorde. Son répertoire
est effectivement large et éclectique, mais ramené à
la scène, il reste très axé pop-song à guitare.
BADLY DRAWN BOY s'improvise en show-man mou, un peu comme si le
nain Dormeur avait déserté sa Blanche Neige pour faire de
la musique à Manchester. Force
est d'avouer, que l'homme est song-writer digne de ce nom (en début
de carrière, mais song-writer tout de même), doublé
d'un sympathique iconoclaste apathique. Manchester encore avec A GUY CALLED GERALD, mais la teinte est beaucoup plus noire, la musique plus charnue. le drum & bass éclairé de A GUY CALLED GERALD est beaucoup plus fédérateur que celui du très radical RONI SIZE. Beats moins durs, basse jouée par un géant armé de sept (!) cordes, voix féminine très soul... la musique se fait chaleureuse est enveloppante. Très bonne réaction du public (au moins celui qui n'est pas parti bouffer des crêpes en râlant "il est où le rock"). Le
sketch du jour, c'est PLACEBO. A l'approche de la sortie de son
troisième album, le trio néo-glam-androgyno-punk n'a plus
pur de rien, et se permet toutes les extravagances, qu'elles soient d'ordre
vestimentaire ou musical (comme le massacre de l'emblématique "Teenage
Angst" transformé sur scène en ballade au piano - sans un
orage de guitares saturées la voix de chat écorché
de Molko est assez peu convaincante). Clôture
du festival avec une très bonne prestation des vétérans
de Bristol SMITH & MIGHTY qui jonglent avec une facilité
déconcertante avec les influences drum & bass, hip-hop et dub.
Un
concert loin, très loin du trip hop triste stricto sensu des années
94-95.
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