La
Route du Rock 00
Vendredi 11 août
Le
festival Xième de Saint Malô s'ouvre sur une grosse
déconvenue : la défection de PRIMAL SCREAM pour raison
de santé. Cette annulation ampute le festival de sa tête
d'affiche le plus fédératrice et charismatique. Cette déception
s'ajoute à celles déjà causées par les annulations
passées de BROADCAST et GRANDADDY.
<par
contre PRIMAL SCREAM jouaient à benicàssim, c'était
imbattable !>
Restent à
l'affiche de ce vendredi 11 août 2000 : THE BABY NAMBOOS (Trip
Hop Wild Bunch from Bristol), l'iconoclaste Gonzales, le projet
électrico-grandiloquent ZEND AVISTA, les précieux
FLAMING LIPS, le Laurent Garnier nationnal et enfin les
bouncing motherfuckers de BRA (comprendre BENTLEY RYTHM ACE
et non soutien-gorge).
Agréable
surprise de la part des BABY NABOOS, qui sans réinventer
le style Bristol circa '95, produisent un set très honorable
sur lequel plane l'ombre de Tricky (qui est le cousin d'un
type du groupe ; Tricky est cousin ou oncle de tout Bristol...
).
Pour cette venue, les BABY NABOOS effectuaient leur premier
concert avec leur nouvelle chanteuse, tout droit arrivée
de L.A. (certainement vrai, à la vue de sa parfaite panoplie
Malibu Beach).
<THE BABY NAMBOOS
en conférence de presse : extrait audio>
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Gonzales,
escorté de ses complices Peaches et Maki a donné
une splendide démonstration de ses talents lors de sa
conférence de presse, au cri de : "Berlin, two years resident,
third year president ! ". L'homme brigue en effet le poste de président
du Berlin Underground (actuellement occupé par Alec Empire).
Le
show donné au public sera, finalement, beaucoup moins excitant
que celui dont la presse aura joui. Gonzales, beuglant "I'm a musical
genius, you can call me Gonzal' " s'impose définitivement comme
le prince des bad taste MCs.
Complêtement dispensable.
<GONZALES en conférence
de presse : extrait audio>
Avec
son costume noir et ses cheveux longs de néo-romantique,
Arnaud Rebotini aka ZEND AVESTA paraît nettement moins
rigolo.
Sa
prestation, à base de beats démodés et de quatuor
à cordes est extrêmement pompeuse et prétentieuse.
Encore plus dispensable que Gonzales, car l'homme n'a rien
d'un entertainer.
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A
cet instant, le moral (le nôtre tout au moins) est bien bas, et
tous les espoirs se placent dans la prestation à venir des FLAMING
LIPS ; la conférence de presse de Wayne Coyne, chanteur
du groupe, ayant annoncé le concert sous les meilleurs augures.
Ce dernier promettant marionnettes, faux sang, projections vidéos
et gesticulations.
Comme attendu la performance fût magistrale. Le groupe (soutenu
par des enregistrements sur bandes vidéos) reproduit à la
perfection la richesse sonore et mélodique de sa musique.
La mise en scène du spectacle est particulièrement soignée
et souligne le lyrisme des chansons des FLAMING LIPS. Wayne
Coyne cogne
sur son gong comme un sourd (tel le "Bonzo" de Led Zeppelin), se colle
du sang sur la figure, fait chanter ses marionnettes... sous la déferlante
visuelle des vidéos, mêlant pelle-melle Stephen Hawking,
les massacre du Têt, aérobic, télétubbies et
des tas d'autres trucs impensables. Le public ne s'y trompe pas, et s'embrase
pour les FLAMING LIPS.
Première grosse, grosse émotion du festival 2000.
Pendant le show, dans le public, les TEQUILA SURGEONS - deux types
responsables du newsgroup anglais des FLAMING LIPS - assuraient
une animation "interactive theatre" déguisés en chirurgiens.
On les retrouvera durant tout le festival vétus de blouses blanches
et armés d'une bouteille de Tequila, administrant des remontants
musclés aux festivaliers.
Durant
sa conférence de presse, Wayne Coyne (FLAMING LIPS)
a confirmé son intention de commettre un album de chansons
de Noël 'from outerspace', idéal pour 2001 (année
très 'outerspace' selon lui). Ce dernier espére voir
figurer sur le projet Tom Waits, Shirley Manson (GARBAGE) et Stephen
Hawking (non-confirmé).
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Wayne Coyne : "check my cool bandages" |
Laurent
Garnier. Que dire ?
Vieux, conventionnel et prévisible - Je me suis endormi.
Pour
finir, les énergumènes de BENTLEY RYTHM ACE se sont
chargés de réveiller tout le petit monde des festivaliers
(pas si somnolent, car L. Garnier a étonnement reçu
un très bon accueil). BRA,
c'est une bande de motherfuckers, prêchant la bonne parole du second
degrès Big-beat. Crétin, mais parfaitement communicatif
dans l'enthousiasme, c'est un succès.
10 % de prestation, 90 % d'esbrouff', c'est ça le rock'n roll !
<Les
concerts du Samedi>
Pensées, observations et commentaires
par "da SDEP route du rock Team 2000",
Photos, soundbytes par "el compilafunkistador". |