Mardi 2 et mercredi 3 mars 1999, le
groupe pop écossais BIS est à Paris pour assurer la promotion de
leur nouvel album, 'Social Dancing'. Deux journées bien remplies, véritables
marathons des interviews... Dans les derniers kilomètres de cette épreuve,
John Disco,
guitariste aux jambes folles de BIS, accorde quelques précieuses minutes
d'interview à 'Soit dit en Passant', ce par le miracle des télécommunications
modernes...
Notre interview vient s'inscrire à la fin de deux jours de promo parisienne
pour le groupe, fastidieux exercice "où on vous pose toujours
les mêmes questions mais auxquelles il faut toujours trouver de nouvelles
réponses", justifié par la sortie de 'Social Dancing'. Un
nouvel album beaucoup plus mûr, "preuve de tout le
chemin parcouru par BIS depuis le premier"
et témoin "de l'influence de la black dance music américaine" de plus en plus présente dans la musique de BIS.
Ce second album, très attendu, ne déçoit pas, tant "l'aspect instrumental
y a gagné en ampleur, avec des morceaux comme 'theme from tokio' et
'detour' ". BIS a définitivement échappé au petit
monde confiné de la pop music...
Vous vous situez de plus
en plus à la frontière entre pop et techno...
BIS est devenu reconnu
en tant que groupe pop, et a provoqué un certain intérêt... et néanmoins,
nous utilisons beaucoup de technologie - nous avons d'énormes influences
venant de la dance musique - pour que tout ça garde de l'intérêt à
nos yeux et à ceux des gens autour de nous qui aiment la techno...
parce que je pense qu'il y beaucoup de gens de culture techno et house
qui peuvent trouver des choses intéressantes dans la musique de BIS,
notamment avec des morceaux comme 'Eurodisco'.
Notre goût pour la techno et la dance music est indéniablement une
énorme influence...
Les activités de Remix vous
intéressent-elles ?
Oui, on a fait quelques
remix, on en a quelques uns en projets... je pense que c'est quelque
chose dont nous sommes parfaitement capables. Beaucoup de gens font
marcher leurs remix par la renommée de leur nom, et n'ont pas un énorme
talent pour cette activité ; construire quelque chose de neuf à partir
des idées de quelqu'un d'autre... Je pense que c'est quelque chose
qu'on va beaucoup faire à l'avenir, je l'espère !
Y a t'il des artistes par
qui vous souhaiteriez être remixés ?
Etre remixés ? Hum, oui,
je pense que nous adorerions être remixés par des artistes de Detroit,
sur les labels Underground Resistance ou Direct Beat...
Qu'est que tu pense de ce
qui est en train de se passer sur Internet, avec le format MP3 ?
Je pense que c'est bien...
Je crois que le format MP3 ne va pas pouvoir continuer à échapper
à tout contrôle. De toute évidence, beaucoup de réglementations vont
apparaître. C'est un petit peu le revers de la médaille de la distribution
électronique via Internet.
Mais cela permet également à des gens sur toute la planète d'entendre
la musique d'artistes qui ne peuvent pas distribuer leur musique parce
qu'ils n'en ont pas les moyens. Par essence, l'Internet est un media
libre, ouvert à tous, il est très facile de mettre ses propres créations
en ligne... donc, je pense que c'est très bien, mais, il y a aussi...
on va voir toute une réglementation se mettre en place, toute la distribution
classique ca être ébranlée... il y a du bon et du mauvais...
Avez-vous prévu des évènements
sur votre site Web ?
Oui, on a déjà prévu de
peut-être faire des sorties limitées sur Internet, des éditions limitées...
enfin limitées, sur Internet il n'y pas d'éditions limités...
Peut-être des titres rares, ou des choses qu'on ne souhaite pas vraiment
mettre sur disque et s'ennuyer à produire.
Hum, oui, il faut que les gens continuer à visiter notre site et à
surveiller ce que s'y passe.
Qu'est qui vous différencie
du groupe BIS de 1997
On a parcouru beaucoup
de chemin du point de vue de ce qu'on peut faire musicalement et en
utilisant la technologie. On a toujours eu l'ambition d'évoluer, il
y a deux ans le challenge était d'enregistrer un album (ndt : 'the
New Transistor Heroes' wiiija/pias 97), monter des chansons, les jouer...
On a toujours aimé apprendre de nouvelles leçons, et pour chaque facette
de BIS, les poursuivre et les développer le plus loin possible; et
c'est, je pense, ce qui fait de 'Social Dancing' un album intéressant
à écouter, justement à cause de toutes ces influences variées, qui
sont autant de choses que les gens peuvent relever. Je crois que le
disque revêt une plus grande dimension.
Comment avez-vous vécu cette
soudaine célébrité ?
En fait, toute cette hype,
celle célébrité nous amuse assez car à nos yeux la plupart des célébrités
n'ont aucune activité créatrice ou intéressante de quelques manière.
Nous voulons être appréciés pour ce que nous faisons en matière de
musique et rien d'autre. Je pense que le fait d'être restés à Glasgow
nous a aidé à rester loin du monde du show-biz, à Londres. Nous en
sommes très coupé, c'est bien, ça nous permet de garder la tête froide
et les pieds sur terre.
Pour beaucoup de groupes le succès peut détruire la créativité, beaucoup
de groupes se séparent parce qu'ils ne peuvent pas gérer cela? Nous,
nous ne subissons pas vraiment de pression.
Comment était le public dans
le club où avez fait un set DJ hier (ndt : Le Pop'in, Paris) ?
Je pense que ce n'était
pas tous les meilleurs fans, certains étaient juste là pour se faire
un idée sur notre nouvel album, sur ce dont nous sommes capables de
faire sur un dance floor.
Le club était bien rempli, apparemment c'était la première fois pour
un mardi soir; il devait bien y avoir des gens, là, intéressés par
BIS. Ils dansaient, et ne jouions pas vraiment de la musique particulièrement
du type de celle de BIS, on a joué quelques hits communs, mais, c'était
très electro et techno. Je pense que pour les fans, c'était une occasion
de découvrir quelle musique nous aimons, car ce n'est pas forcement
la musique qu'écoutent nos fans.
Qu'est ce que vous avez de
prévu pour ce soir ?
Ce soir, on va regarder le foot, (rires), le match de United... Voilà
pour ce soir...
Et ensuite ?
Demain, on va Stockholm, où on va simplement faire d'autres interviews...
je ne sais pas après...
C'est une tournée promo, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable,
mais bon... au moins on visite de belles villes.
C'est un boulot assez dur, mais on boit pour garder le moral (rires)...
Après quelques verres, on peut commencer à raconter de belles conneries
et ça devient marrant. Mais là, pour l'instant ça va plutôt pas mal...
Quelles dates de prévues
?
On a aucunes dates de confirmées, on est encore en train de booker
la tournée, rien n'est encore sûr. On en fera en France, en Avril
ou en Mai, mais on ne sait rien encore...
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