Ils ont six et rêvent de passer le mur du son. Pour ce faire, le clavier pas timide de Kieran et Tom aux effets soniques intergalactiques s’ajoutent à une formation classique. Le concert va à 100 à l’heure, le groupe a décidé d’en mettre plein la vue, les chansons semblent plus rapides les unes que les autres. Sur scène, emportés par le rythme effréné, les corps se tendent et se contorsionnent dans tous les sens. Il sont toujours aussi motivés qu’en début d’année lorsqu’ils jouaient leurs premiers concerts, pourtant, après avoir sorti deux bons singles, ils restent complètement ignorés par une presse anglaise trop occupée à essayer de trouver une anecdote à raconter sur The Strokes chaque semaine.

Leur démarche ne manque pas d’imagination, ils mêlent un rock noisy qui frise le psychédélisme à des effets saturés et sifflants qui survolent la campagne anglaise. Ils s’amusent aussi à inclure des samples astucieux comme un extrait du Carnaval Des Animaux de Camille Saint Saëns, donnant du relief à leurs chansons. Si le son millefeuilles de TCTC peut d’abord ressembler live à un amalgame bruyant et confus, il devient vite lisible et explosif, lorsque le rythme hypnotisant de The Devil Walks In The Sand s’installe. Toujours aussi déchaînés lorsqu’ils terminent le concert par leur hymne Panzer Attack (qu’ils remixent volontiers en l’hilarant L’Attaque Du Panzer), au beat electro conquérant poussant Didz le bassiste fou à entamer la danse du ventre du haut des amplis. Finalement pas si inspirants, celui-ci se ravise et saute dans l’un des rares espaces libres de la scène. C’est la fin, le groupe électrisé et fier de son effet s’enfuie, laissant les spectateurs désorientés et impressionnés.