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Le Festival de Leeds 2003
BLUR
Main Stage, Dernier jour
par Elsa
 

Où est l’intérêt à aller voir Blur en 2003, non seulement leur dernier album se révèle tiède, inégal et parfois maladroit, mais en plus Graham Coxon est parti ou s’est viré. Si on part du principe que Blur n’est maintenant plus qu’un espace extensible de création pour Damon Albarn, c’est donc un show du monsieur accompagné de musiciens auquel nous allons assister.

Effectivement, il y a deux batteries, plusieurs choristes, Simon Tong (ex The Verve ) à la guitare, ce bon vieil Alex James à la basse – qui a un peu perdu de sa classe et de sa nonchalance – et au milieu un petit bonhomme légèrement voûté en costume négligemment trop grand . C’est le Blur version 2003, coloré, revisité, Mali-nisé. Ce goût de pseudo groupe recomposé passe en fait très vite parce qu’on se fait prendre au jeu des vieux morceaux. Ah, nostalgie, quand tu nous tiens… C’est traite, Damon Albarn nous prend par les sentiments et déterre des chansons anciennes, avec une préférence pour les jolies et lentes, entrecoupées ici et la par des extraits du dernier album. Au registre des perles peu, voire quasiment jamais ou alors il y a très longtemps, jouées sur scène se trouvent Bedhead (Parklife), For Tomorrow (Modern Life is Rubbish), This is a Low (Parklife), The Universal (Great Escape) et le génial Popscene. Le roucoulement de tous les fans de la première heure est largement assuré, Blur évolue en territoire conquis. A noter qu’il y a bien peu de teenagers, tous déchaînés au concert de AFI (métal) sur l’autre scène, blur a vieilli, son public aussi. A la longue tant d’anciens titres pèse un peu, on a l’impression d’assister à une tournée d’adieu, Damon Albarn est visiblement affecté et ému de re jouer ces morceaux. Quelques titres du dernier album bien choisis viennent apporter un peu d’oxygène comme Out of Time et le lumineux Caravan. On a par contre droit au pénible Brothers and Sisters.

Premier rappel, To The End jolie ballade jadis entonnée en duo avec Françoise Hardy. Deuxième rappel, c’est Phil Daniels !, comédien anglais qui avait prêté sa voix pleine de gouaille cockney pour la chanson Parklife, souvenez-vous. Il chante un nouveau morceau vraiment pas terrible b-side d’un single, puis surprise le groupe commence un Parklife acoustique qui ne tiendra pas la route plus d’un refrain. Comment vous expliquer, Graham n’est pas la, et ça se sent. Suit la vilaine We’ve got a file on you, extrait du dernier album, chanson type rock ‘punk’ ultra rapide qu’un Graham n’aurait pas laissé passer.

Set aux accents mélancoliques et sensibles, Damon Albarn en roi contemplant son royaume, humble, conscient de sa position privilégiée, dont il semble même presque s’excuser, aura apporté  le meilleur de blur plus ses nouvelles aspirations ethniques.

www.blur.co.uk

 
^ SOMMAIRE LEEDS 2003 ^
BLUR - BRITISH SEA POWER - BUCK 65 - CALLA - HOT HOT HEAT - INTERPOL - THE POLYPHONIC SPREE - RADIO 4 - THE RAPTURE - THE KILLS - THE SIGHTS - THE VUE - THE WHILWIND HEAT

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