The Sights jouent en cette fin d’après midi ensoleillée et à première vue, il ne va pas leur être aisé de tirer leur épingle du ‘the’. En effet, aujourd’hui auront foulé cette même scène : The Agenda, The Go, The Sun, The Revs, The Sons, The Bandits et The Sights. Autant dire un tourbillon de jeunes groupes encore relativement confidentiels dont le nom fleure le parfum de la saison (bientôt déclinante …) et prête à confusion. Ca file le vertige. Comment faire face à un tel choix, tout voir, boycotter les the, tirer à la courte paille, pas facile tout ça.

Le choix, pour nous, se porte donc sur the Sights car les bienheureux viennent de Detroit zone géographique fertile en musiciens (souvent) de qualité et qui fait relativement parler d’elle en ce moment. D’ailleurs aujourd’hui sur cette même cette scène auront défilé The Go, Whirlwind Heat, Soledad Brothers et Brendan Benson, autres dignes représentants de la ville. Detroit regroupe donc plus d’un tiers de l’affiche, à croire que la Carling Stage s’offre une journée thématique. Meg White (moitié des White Stripes qui ont déclaré forfait à cause d’une sombre histoire de doigt cassé, chez les White on est intrépide) est dans l’assistance, le concept a l’air de lui plaire.

The Sights s’en tirent très bien, calmes et plutôt posés, ayant décidé de marier rock et pop 60s ultra sirupeuse, le rejeton ce cet union irradie le chapiteau d’une insouciance béate finalement agréable. Les membres du groupe sont très jeunes, outre le batteur invisible et le chanteur guitariste au regard perçant, le troisième larron perdu sous ses cheveux donne le ton des chansons avec ses deux orgues dont le plus grand surmonté d’un capot orange semble bien vintage. Pas étonnant qu’ils fassent de la musique que nos parents auraient pu écouter, qui fait penser aux Zombies et à du Supergrass joué il y a quarante ans. N’ayant pas vendu leur âme complètement à la pop, l’ombre de Jack White vient planer le temps d’une ou deux chansons plus blues.