New-Yorkais portés par la hype sur la base de quelques singles, on a déjà beaucoup entendu parler de The Rapture avant même la sortie de leur premier album (rentrée 2003). Comment s’en sortiront-ils pour retranscrire le mélange explosif, la spontanéité délirante de leurs chansons sur scène ?

On craint d’abord le pire, face à l’apparent désordre sur scène et dans les morceaux, et surtout en s’apercevant, ce qui est peut-être du aux balances mais probablement pas, que les deux chanteurs (Luke Jenner, guitariste, et Mattie Safer, basse) ont tous les deux une puissance vocale proche de zéro. Or, quand la majeure partie des textes est hurlée, ça compte. Et puis on accorde plus d’attention aux guitares, soit-dit-en-passant portées de plus en plus haut sur le torse de nos jours, à leur évident plaisir de jouer et l’ardeur qu’ils y mettent.

Enfin quand même l’énergie monte, la sauce prend, leurs voix se lâchent et hurlent un peu mieux, et on s’aperçoit, rassurés, que leur jeu est tout compte fait maîtrisé.

Les rythmes électro côtoient sans soucis les guitares, les synthés qui sonnent drôlement 80’s s’accommodent bien de cet accent parfois typique de Robert Smith, l’électro binaire s’insinue dans des hymnes punk, rock, bref The Rapture c’est un peu n’importe quoi, on ne sait pas trop sur quel pied danser, mais c’est marrant.

Jusqu’à l’inévitable tube jouissif ‘House of Jealous Lovers’, c’est là qu’on leur pardonne tout, oui c’est n’importe quoi et ça gueule mais ce morceau est quand même la meilleure bande son pour faire n’importe quoi sur le dance floor.

Ils finiront leur set électrifiant et vitaminé par ‘Open Up Your Heart’, lente plainte au chant approximatif, qui se donne l’air d’une ballade romantique repris en cœur de façon convaincue par tout le groupe et qui contredit brutalement tout ce que l’on vient de voir. Ironie assumée et onzième degré ou alors naïveté désarmante, on ne sait toujours pas sur quel pied danser.