A peine trois heures de l’après midi et les new yorkais de RADIO 4 sont bien déterminés à mettre le feu. Devant les yeux grands ouverts d’un public quelque peu décontenancé par tant de décomplexions scéniques, le groupe semble joyeusement décidé dès la première mesure à secouer les puces de ce troupeau pas si égaré que ça.

Ils jouent secs et serrés, cœur des morceaux la basse s’amuse de nous, tour à tour en transe, en suspens, elle mène la danse et la cadence, sème des accents funk et dub à ce rock hédoniste où beats ultra dansants se mêlent à des guitares mélodiques et saillantes. (l’équipe DFA à la production de leur dernier album Gotham n’est pas arrivée la par hasard …). Les percussions gagnent une dimension sur scène, beaucoup plus présentes elles colorent la musique d’une teinte parfois, allez, tribale qui accentue l’esprit dansant et euphorisant. En symbiose totale avec ce qu’il joue, le percussionniste ne tient pas en place et appelle tous les enthousiastes du public à l’imiter. Trapu et robuste le chanteur donne tout de lui, faisant preuve de générosité dans l’abandon, pour faire prendre la mayo, il parle en codes facilement décryptables par le corps. Il parle aussi de sa ville New York City, il veut se battre pour elle (il a bien raison), et nous convie à danser dans le métro pour sauver son âme. Nous invitera-t-il à griller une clope dans un bar bientôt ? He oui, ya du boulot, la répression fait rage à New York. On peut compter sur Radio 4 pour nous tenir éveillé. 

Pour l’heure, un de leur talent immédiat est de réussir à donner vie à leurs chansons sur scène avec fougue et rigueur. Ces vignettes dansantes nous entraînent fouler des sentiers  loin d’être ennuyeux laissant entrevoir des paysages plutôt pas mal. Le public ne semble par contre pas réellement s’être décidé à les emprunter, toujours cloué au sol par ce rock hybride. Même si subsiste ce hiatus entre la volonté du groupe de faire danser son public et la non réponse ( ou alors très partielle ) de celui ci, le concert fut excellent, il était peut être trop tôt. Il est quatre heures, Leeds s’éveille, merci messieurs pour ce moment délicieux.