Le
Festival de Leeds 2003 BRITISH SEA POWER Carling stage, Premier jour par Elsa |
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Des feuillages, des branches couvrent les pieds des micros, la batterie et décorent retours et amplis. Des animaux s’apparentant à un héron et une chouette statufiées ou empaillées trônent ici et la. British Sea Power a planté le décor, a fait de la scène son nid, fantaisie élevée au rang de message, témoin de leur attachement à la nature, peut être, on note en tout cas un goût pour l’excentricité revendiquée. Ainsi que pour la mise en scène, le coté théâtral de British Sea Power est saisissant. Intenses, incongrues et imprévisibles, la réputation de leurs performances a attiré Geoff Travis jusqu'à eux, plutôt une belle pêche, et son label Rough Trade, qui les a signés pour un album, The Decline of British Sea Power sorti en début d’année, voire plus si affinité. On est prévenu.
Le show se déroule dans les frontières de la presque normalité, même si le public semble se tenir sur ses gardes, d’où une petite déception, d’autant plus que le souvenir de leur prestation éblouissante au festival Inrocks 2002 m’était encore vif et précis. Que reste-t-il des distorsions épiques ? Les chansons ne semblent plus tant aller explorer les bas cotés et s’axent sur le couplet refrain plus aguicheur. Cette première impression passée, leur rock anxieux et tendu, penser Joy Division pour l’esprit post punk, s’installe, porté par voix souvent magnifique de Yan, il gagne, chanson après chanson, en poésie et en intensité. Fear of Drowning est sombre et touchante. Le guitariste, Noble, se met à grimper – ah ca y est, du spectacle ! - le long d’une des barres métalliques supportant le chapiteau, s’élevant jusqu’à 5-6 mètres du sol, il se révèle particulièrement doué pour l’exercice et on le soupçonne en pleine forme. Peut être les restes d’une éducation dans la campagne nord anglaise. Il y a chez ce groupe une volonté de mettre en avant certains aspects désuets de la culture britannique ‘traditionnelle’, déjà ce nom British Sea Power. Puis le design de l’album The Decline of British Sea Power qui ressemble à une boîte de sardines comme on en faisait il y a 20 ans. On ne sait pas trop où est l’ironie, le concept dans tout ça. Ce côté très anglais reste pourtant charmant. Maintenant, non loin de nous mais quand même trop loin, un carton rempli de petites pochettes joliment taguées British Sea Power se passe de mains en mains et attise les convoitises voisines. Mais qu’est ce donc? un manifeste, des lettres d’amour, un savon, on ne le saura jamais. Cela fait aussi partie du mystère British Sea Power. |
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SOMMAIRE LEEDS 2003 ^ BLUR - BRITISH SEA POWER - BUCK 65 - CALLA - HOT HOT HEAT - INTERPOL - THE POLYPHONIC SPREE - RADIO 4 - THE RAPTURE - THE KILLS - THE SIGHTS - THE VUE - THE WHILWIND HEAT |